Agnès Buzyn était interrogée par la sénatrice LR Corinne Imbert, qui s'inquiétait d'une éventuelle remise en question de l'universalité des allocations familiales.
Depuis 2015, elles sont modulées en fonction des revenus, mais elles restent versées à toutes les familles ayant au moins deux enfants à charge de moins de 20 ans.
"Notre politique familiale est généreuse" et "se compose de modes de soutien diversifiés, dont la fiscalité, qui se cumulent entre eux au service des familles", a répondu Mme Buzyn.
"Ce soutien public aux familles permet de maintenir leur niveau de vie et de concilier vie familiale et vie professionnelle: j'y suis très attachée, comme je suis attachée au principe d'universalité pour la Sécurité sociale en général", a-t-elle ajouté.
Elle a cependant souligné que "la politique familiale a évolué ces dernières années parce que la famille a évolué", citant plusieurs mesures du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2018 en faveur des familles les plus modestes, notamment monoparentales.
"Plusieurs des mesures concourent à l'universalité", comme "le maintien des aides permettant de solvabiliser les modes de garde" ou "la création de places de crèches, en particulier dans les territoires sous-dotés", a souligné la ministre.
"Mais nous assumons aussi un meilleur ciblage des aides monétaires destinées à soutenir les familles qui en ont le plus besoin, notamment les parents isolés et les parents à faibles revenus".
"Dans ce cadre, je souhaite entamer avec le Parlement et l'ensemble des acteurs un débat et une réflexion sur la politique familiale en général et sur les allocations familiales au service de cette politique", a-t-elle dit.
'politique familiale efficace'
"Il faudra prendre le temps, car la politique familiale ne se décide pas dans l'urgence, c'est un pilier de notre modèle social, elle doit se discuter, être largement concertée avec tous les acteurs concernés (...)".
Le 1er octobre lors du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait souhaité "qu'on réfléchisse de manière plus globale à une politique familiale efficace, qui permette de conjuguer éducation des enfants et travail".
"Et que ça conduise à faire disparaître les allocations familiales pour ceux qui ont les revenus les plus élevés, je vais vous dire très sincèrement: ça ne me choque pas", avait-il ajouté.
"Je ne suis pas fermé à cette idée, à une condition importante, c'est qu'on ne se contente pas d'une mesure ponctuelle", avait-il nuancé deux jours plus tard sur Cnews. "Il faut tout regarder", avait-il insisté, évoquant en particulier "le quotient familial (et) les tarifs dans les services publics, notamment dans les crèches".
Via des amendements au projet de loi de finances, les députés MoDem, alliés de la majorité, ont indiqué mardi qu'ils allaient défendre un "déplafonnement progressif du quotient familial pour revenir, d'ici la fin du quinquennat, au niveau de 2012".
Ils jugent dans un communiqué que "la modulation des allocations familiales et les baisses successives du quotient familial ont remis en cause le principe de l'universalité sur lequel reposait notre politique familiale".
Le député (LREM) Olivier Véran avait rouvert ce débat sensible fin septembre dans le Figaro, en se disant "favorable à titre personnel à ce qu'une mission d'information parlementaire soit organisée" pour étudier la fin de l'universalité des allocations familiales.
Selon le rapporteur de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, leur suppression "pour les plus hauts revenus (par exemple pour ceux qui gagnent plus de 6.000 euros par mois) représenterait une économie d'environ 440 millions d'euros par an".
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