Ces sept experts (France, Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis), spécialistes en sûreté nucléaire, sécurité, radioprotection et économie, se sont particulièrement intéressés à la capacité de résistance des piscines d'entreposage des combustibles nucléaires usés. Des constats similaires ont été réalisés pour les centrales belges de Doel et Tihange.
Selon ces experts qui ont analysé des éléments tirés de publications des opérateurs industriels ou des autorités, d'articles d'actualité ou d'observations sur le terrain, des attaques seraient "en mesure de provoquer sur le type de structures et d'équipements des bâtiments d'entreposage du combustible en piscine les dégâts conduisant aux scénarios redoutés".
"Certaines faiblesses connues sont génériques à l'ensemble des installations, comme l'absence de protection autre que des poutres et un bardage métallique sur les toits" de ces bâtiments, estime leur rapport, résumé par l'ONG.
Pour des raisons de sécurité, la version intégrale du rapport ne sera pas publiée mais doit être remise mardi par le directeur général de Greenpeace France à de hauts responsables en charge des questions de défense et sécurité.
"Le constat qui ressort de ce travail est sans appel", souligne Greenpeace dans un communiqué: "les piscines d'entreposage du combustible usé sont extrêmement fragiles face aux actes de malveillance. Si le bâtiment réacteur est lui protégé par une enceinte de confinement renforcée, les piscines de combustible usé, elles, ne sont pas protégées". "Il s'agit pourtant des bâtiments qui contiennent le plus de radioactivité dans les centrales nucléaires", ajoute l'organisation écologiste.
En comptant La Hague et Creys-Malville, la France compte un total de 63 piscines de combustible usé.
Greenpeace s'en prend à EDF, accusé de n'avoir "pas procédé aux renforcements nécessaires" malgré plusieurs rapports précédents mais aussi le survol de centrales, à répétition et toujours inexpliqué, par des drones.
"Ce problème de fragilité des piscines d'entreposage du combustible usé face au risque d'attaques extérieures ne peut être ignoré par l'exploitant des centrales nucléaires françaises EDF", ajoute l'ONG.
"Il faut briser l'omerta sur les risques qui planent sur les centrales nucléaires. EDF, qui exploite les centrales, ne peut ignorer cette situation. Elle doit impérativement prendre en main ce problème de sécurité en effectuant les travaux nécessaires pour sécuriser les piscines d'entreposage du combustible usé", estime Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
Le directeur du parc nucléaire d'EDF, Philippe Sasseigne, a assuré mardi au Parisien que "tous les moyens sont mis en oeuvre et de manière coordonnée, entre EDF et l'Etat" pour assurer la sécurité des centrales face aux nouvelles formes de menaces.
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