Suppressions de 120.000 postes d'ici à la fin du quinquennat, gel des rémunérations, rétablissement du jour de carence, remise en cause de leur statut... Les neuf fédérations syndicales de la fonction publique - CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA (Autonomes) - appellent ensemble à une journée de grève et de manifestations dans les trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) pour exprimer leur "profond désaccord" avec les mesures annoncées par le gouvernement.
Le Premier ministre Edouard Philippe a dit lundi "assumer pleinement les mesures prises", assurant que les fonctionnaires n'étaient "pas du tout déconsidérés" et "même essentiels dans le fonctionnement de notre pays".
La mobilisation promet d'être "forte", selon les syndicats, avec près de 130 manifestations et rassemblements prévus dans 90 départements.
A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation.
Cette grève des fonctionnaires, qui représentent environ 20% de l'emploi, se traduira par des fermetures de crèches, d'établissements scolaires -- où le service minimum, prévu par la loi, ne sera pas toujours assuré -- et de nombreux services publics.
Selon la Fédération CGT des Services publics, première dans la fonction publique territoriale, il n'y aura notamment pas d'accueil périscolaire ou de restauration scolaire dans nombre d'écoles.
Côté enseignants, "un sur deux au moins sera en grève dans les écoles primaires", a indiqué lundi la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison.
Dans le transport aérien, 30% des vols ont été annulés préventivement en raison de la grève des agents de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC qui emploie majoritairement des fonctionnaires). En revanche il ne devrait pas y avoir de perturbations à la SNCF et à la RATP, anciens secteurs publics mobilisés comme Orange ou La Poste en signe de solidarité, sauf sur le RER B.
Fait inédit depuis 2009, une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens, dentistes) se sont joints à l'appel du secteur hospitalier (infirmiers, aides-soignants).
Des appels à la mobilisation "solidaire" ont aussi été lancés dans le privé (banque, chimie, agroalimentaire ou commerce).
'Reconnaissance'
En désaccord sur les moyens de peser sur les réformes sociales d'Emmanuel Macron, ce qu'a confirmé la réunion de l'intersyndicale lundi soir, les grandes centrales syndicales soutiennent unanimement le mouvement des fonctionnaires.
De Philippe Martinez (CGT) à Laurent Berger (CFDT) en passant par Jean-Claude Mailly (FO), leurs leaders battront le pavé mardi à Paris ou en région avec le souci de "ne pas parasiter" les revendications des agents publics avec la contestation contre la réforme du Code du travail.
Seule la fédération Solidaires a clairement appelé à une "convergence" du public et du privé, contre le risque d'une "régression sociale généralisée".
Lundi, MM. Martinez et Berger ont souligné le "besoin de reconnaissance" des agents du public. "Ils ont le sentiment qu'ils ne sont qu'un coût alors qu'ils sont une richesse", a relevé le leader de la CFDT.
Jean-Claude Mailly a souligné le "malaise" dans les hôpitaux, avec des agents "en perte de sens", et des situations qui deviennent "impossibles à gérer" dans un contexte budgétaire restreint.
Un rendez-vous salarial, initialement fixé mardi mais que le gouvernement a décidé de reporter unilatéralement, doit se tenir autour du 16 octobre.
"On attend que le gouvernement entende ce que disent les neuf fédérations de fonctionnaires et que, le 16 octobre, soit vraiment prise la mesure de cette expression", a prévenu Mme Groison.
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