Jordane Dubois, 24 ans, est jugée pour meurtre et pour avoir infligé, avec son ancien compagnon et coaccusé, David Pharisien, 29 ans, des tortures et des sévices sur sa fille de quatre ans, dont le corps, découvert le 8 septembre 2014 à Saint-Georges-de-Pointindoux (Vendée), présentait des brûlures sur un tiers de sa surface. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Affaissée sur le banc, ses cheveux noirs mi-longs recouvrant son visage, sa main posée sur son ventre, la jeune femme ne semble pas réagir aux différents témoignages entendus par la cour, à l'exception de quelques dénégations de la tête quand le père d'Angèle prend la parole à la barre.
Ce dernier, Dylan Denis, partie civile au procès, avait fait, après leur séparation, un signalement aux services sociaux du Val-de-Marne, où il vivait, "inquiet" pour sa fille après la diffusion sur les réseaux sociaux de photos montrant la présence de bouteilles d'alcools et de stupéfiants lors de soirées. L'enquête avait conclu à l'absence de danger pour l'enfant.
'Inadaptée socialement'
Consommatrice de cannabis dès ses 12 ans, de drogues dures dès ses 14, s'adonnant à la scarification, Jordane Dubois est une jeune femme "inadaptée socialement", à la "personnalité perturbée", "très instable" et qui a souvent "tendance à se défausser, à incriminer l'autre", a décrit devant la cour l'enquêtrice chargée d'éclairer la personnalité de l'accusée.
Placée à 15 ans à l'aide sociale à l'enfance après une altercation violente avec sa mère, et jusqu'à sa majorité, elle-même mère à 17 ans, Jordane Dubois est jugée pour avoir tapé, mordu, bâillonné ou encore, par punition, donné des douches brûlantes à sa fille, des faits qu'elle conteste en partie.
Elle a reconnu en garde à vue avoir effectué une pression au niveau du coup de sa fille, entraînant sa mort par strangulation, mais réfute avoir voulu lui donner la mort.
Pendant leur vie commune, jusqu'à ce que Jordane Dubois retourne vivre chez sa mère en août 2011, le père d'Angèle, Dylan Denis, ne l'a "pas vue déraper". "Je n'ai jamais vu aucun acte de violence, elle n'a jamais levé la main devant moi", a-t-il assuré.
"C'est irréel, ça me dépasse. Ça ne reflète pas du tout la réalité de ce que j'ai pu voir", a insisté à la barre un des anciens compagnons de Jordane Dubois, un ami d'enfance avec qui elle avait renoué et habité quelques mois. "Je n'ai jamais constaté de violences", a témoigné le jeune homme, évoquant des "relations fusionnelles entre Angèle et sa mère".
Jordane Dubois avait rencontré son coaccusé, David Pharisien, en juin 2014 et s'était installée chez lui avec Angèle, en Vendée, le 14 août, trois semaines à peine avant que la mort de la fillette ne soit constatée par les secours.
Les différentes lésions trouvées sur l'enfant, notamment les brûlures et les hématomes, avaient d'abord été expliquées par la mère et le beau-père d'Angèle comme résultant d'une chute dans les escaliers et d'une douche trop chaude.
L'autopsie a mis en évidence de nombreuses traces de coups en divers points du corps, des morsures et des brûlures, allant du deuxième au troisième degré sur une surface corporelle de près de 35%.
Les deux accusés se sont toujours rejeté la responsabilité des brûlures.
Le procès doit durer jusqu'à vendredi.
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