Après trois saisons archidominées par Mercedes, la Scuderia avait pourtant réintroduit en 2017 un peu de suspense, au moins pour le titre pilotes.
Las, la tournée asiatique qu'elle abordait pleine d'ambitions a tourné au cauchemar: du crash provoqué par Vettel dès le départ à Singapour, qui a provoqué le retrait de ses deux pilotes, aux soudains et inexpliqués problèmes d'éléments du moteur en Malaisie et à Suzuka.
Distancé, à 59 points de son rival britannique Lewis Hamilton, Vettel, qui n'a gagné qu'une course sur les dix dernières, voit sa 2e place au classement menacée par l'équipier d'Hamilton, le Finlandais Valtteri Bottas pourtant peu fringant depuis deux mois.
Il paie une fiabilité calamiteuse comparée à celle d'Hamilton, dont les abandons ces dernières années sont aussi rares que les sourires de Niki Lauda dans le paddock.
Depuis trois saisons, le triple champion du monde ne s'est ainsi retiré que deux fois sur problème mécanique.
Alors que son accrochage avec Lance Stroll dans le tour de décélération à Sepang - la semaine passée - a fait jaser, Vettel a été réprimandé par les commissaires au Japon pour ne pas s'être présenté lorsque l'hymne national a été joué avant le départ, donnant l'impression que quelque chose ne tourne pas rond au sein de Ferrari.
L'incertitude qui règne au niveau du groupe Fiat et de l'actionnaire de référence, la famille Agnelli, se ressent également.
Sans titre depuis 2008
Des rumeurs contradictoires font état soit d'une volonté de céder des marques comme Alfa Romeo et Maserati pour privilégier l'ensemble Fiat-Chrysler, soit de les regrouper avec Ferrari dans un pôle "luxe".
Patron de la Scuderia depuis novembre 2014, Maurizio Arrivabene a coutume de dire que pour les millions de tifosi du cheval cabré, "Ferrari, c'est un peu plus qu'une religion".
L'heure du sacrifice rituel est peut-être venue, avec lui-même dans le rôle de l'offrande.
En effet, la déception de ses dirigeants, à commencer par son supérieur Sergio Marchionne - administrateur délégué de Fiat et président de Ferrari - est à la hauteur des espoirs placés dans un retour au premier plan cette année, qui coïncidait avec le 70e anniversaire de la marque en compétition.
Ferrari, sans titre depuis 2008, vit une de ses plus longues périodes de disette.
Après la déroute en Malaisie où Vettel avait été privé de qualifications, Marchionne avait promis de revoir "toute la chaîne de production pour mettre en place de nouveaux standards", sans résultat au vu du fiasco nippon causé par une bougie d'allumage défectueuse.
Il en avait profité pour critiquer "la jeunesse" de ses cadres. Or, c'est lui, Marchionne, qui en ordonnant une purge fin 2014, en est le principal responsable.
Vettel pas à l'abri
"L'équipe est motivée et nous allons serrer les dents", a tenté de défendre Arrivabene, qui critiquerait en privé cette pression mise par son supérieur - contre-productive pour les 900 employés sous ses ordres - et responsable du départ il y a un an du directeur technique James Allison, désormais chez Mercedes, la meilleure écurie du plateau.
Pas issu du sérail sportif au contraire de Toto Wolff ou Christian Horner - les patrons de Mercedes ou Red Bull - Maurizio Arrivabene a longtemps été responsable de l'activité sponsoring du cigarettier Philipp Morris. Mais l'Italien garde la foi même s'il est clairement sur la sellette.
Vettel, qui a affirmé dimanche "avoir besoin de protéger" ses mécaniciens, n'est pas non plus à l'abri.
Auréolé de ses quatre titres avec Red Bull, l'Allemand a débarqué à Maranello en 2015 pour aider les bolides rouges à regagner, comme l'avait fait son compatriote Michael Schumacher.
Ses désirs étant des ordres, Ferrari a récemment prolongé son équipier Räikönnen d'un an pour lui complaire, mais les performances malingres du Finlandais de 37 ans empêchent l'écurie italienne d'être crédible au classement constructeurs.
Fin 2018, sans un titre aujourd'hui hypothétique face à l'armada Mercedes, l'étoile de Vettel risque nettement de pâlir, et la Scuderia fera alors tout pour attirer le Néerlandais de Red Bull, Max Verstappen.
"C'est un immense gâchis parce qu'ils avaient certainement la voiture la plus rapide sur les trois dernières courses", constate un ingénieur Red Bull.
Et d'ajouter, "si des têtes doivent tomber, il faut qu'ils fassent appel à plus de compétences externes, même si Ferrari privilégie historiquement du personnel italien".
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