Vêtu d'un gilet pare-balles enfilé sous un blouson siglé "Police" et entouré notamment de policiers de la Brigade anticriminalité (BAC), le ministre s'est rendu vers 23H00 sur le carrefour où l'attaque a eu lieu le 8 octobre 2016, en lisière de la Grande Borne, cité difficile à cheval sur les communes de Grigny et Viry-Châtillon.
Deux véhicules de police avaient été pris d'assaut par un groupe d'individus cagoulés et munis de 13 cocktails Molotov, et s'étaient embrasés en plein jour. Deux policiers en étaient ressortis gravement brûlés, deux autres plus légèrement.
x"Je voulais ce soir rendre hommage aux policiers qui s'engagent tous les jours. J'ai rencontré cet après-midi le policier qui avait été très gravement brûlé qui est aujourd'hui à l'hôpital où il continue à avoir un certain nombre de traitements. Il a un moral extraordinaire", a déclaré à la presse le ministre.
Au commissariat de Juvisy-sur-Orge, où il a débuté sa visite, "j'ai vu ses collègues et ils ont dit +Nous après ce drame on a voulu s'engager encore davantage pour montrer qu'on ne cèderait pas et par respect pour les camarades on reconquerrait le terrain, on serait là où on a besoin de nous+", a-t-il ajouté.
"C'est un bel exemple de courage et de dignité et je crois que tous nos concitoyens devraient remercier les policiers, les CRS et les gendarmes qui veillent sur leur sécurité", a dit le ministre qui était accompagné du Directeur général de la police nationale (DGPN) Eric Morvan et de la préfète du département Josiane Chevalier.
Depuis l'attaque, 17 jeunes, âgés de 16 à 21 ans à l'époque, ont été mis en examen pour "tentatives de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique". Douze d'entre eux sont toujours en détention.
L'agression avait eu un immense retentissement et déclenché une fronde inédite et spontanée de policiers, organisée grâce aux réseaux sociaux et sans les syndicats, pendant quatre mois.
Lors de manifestations régulières, principalement à Paris mais aussi en province, les manifestants avaient dénoncé notamment le "laxisme" de la justice, une légitime défense mal adaptée ou des matériels obsolètes.
Selon l'Intérieur, depuis un an dans l'Essonne les effectifs policiers ont été renforcés avec 113 gardiens de la paix et 117 adjoints de sécurité supplémentaires.
Les fonctionnaires ont également reçu des nouveaux matériels: 309 casques, 400 gilets tactiques, 217 boucliers, 434 armes et 59 véhicules, a-t-on détaillé.
Par ailleurs, quelque 900.000 euros, selon l'Intérieur, ont été consacrés à des travaux de rénovation et de sécurisation du commissariat des Ulis.
Les policiers avec lesquels le ministre a échangé dimanche soir "demandent d'abord un certain nombre de moyens matériels (...) et puis aussi faire en sorte que l'on puisse avoir une réforme de fond de la procédure pénale", a déclaré M. Collomb.
"Aujourd'hui ils ont le sentiment qu'ils arrêtent un certain nombre de gens, qu'ils sont totalement engagés et que derrière les choses ne suivent pas. Il convient, comme nous allons le porter avec la Garde des sceaux, de reformer la procédure pénale", a-t-il conclu.
Dans l'après-midi, une vingtaine de policiers s'étaient rassemblés devant la mairie de Viry-Châtillon à l'appel de l'association Mobilisation des Policiers en Colère (MPC), formée lors de la fronde.
"On a eu une seule avancée notable, la réforme de la légitime défense, et rien d'autre", a déclaré Maggy Biskupski, la présidente de MPC, réclamant notamment "une vraie réponse pénale" contre les délinquants.
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