Fait inédit depuis 2009, une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens, dentistes) se sont joints à l'appel du secteur paramédical (infirmiers, aides-soignants). Plusieurs syndicats d'enseignants du privé appellent également à la grève aux côtés de ceux du public.
Suppression de 120.000 postes d'ici la fin du quinquennat, gel des rémunérations, réinstauration du jour de carence, remise en cause de leur statut... Les neuf fédérations syndicales - CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA (Autonomes) - appellent à une journée de grève et de manifestations dans les trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) pour protester contre ces mesures qu'elles jugent "inacceptables".
Les syndicats promettent une "forte" mobilisation. Près de 130 manifestations et rassemblements sont prévus dans 90 départements. A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation.
Des soignants aux enseignants, des ministères à Pôle Emploi, la grève se traduira par des fermetures de crèches, d'établissements scolaires et de nombreux autres services publics, où sera cependant souvent mis en place un service minimum, comme le prévoit la loi. Des perturbations pourraient aussi toucher les transports, certains syndicats de cheminots et de la RATP ayant appelé à soutenir le mouvement.
Ce mouvement est soutenu par toutes les grandes centrales syndicales, incapables jusqu'ici de constituer un mouvement unitaire contre la réforme du Code du travail, que toutes contestent. Elles se réunissent lundi pour débattre d'une éventuelle journée d'action commune contre les ordonnances.
De Philippe Martinez (CGT) à Laurent Berger (CFDT) en passant par Jean-Claude Mailly (FO), leurs leaders battront le pavé mardi avec le souci de "ne pas parasiter" les revendications des agents publics.
Engagements rompus
Seule la fédération Solidaires a clairement appelé à une "convergence" du public et du privé, estimant que "les projets ultralibéraux du gouvernement" visent à "organiser la régression sociale généralisée".
Plusieurs syndicats de l'ancien secteur public comme Orange ou La Poste mais aussi du privé (banques, chimie, agroalimentaire...) ont appelé à la mobilisation, sans pour autant déposer de préavis de grève.
Le 16 octobre est la dernière date proposée aux syndicats pour un rendez-vous salarial, initialement fixé le 10 mais que le gouvernement a décidé unilatéralement de reporter. Il doit y annoncer des mesure sur le système de rémunération des agents publics et leur pouvoir d'achat.
Les syndicats attendent que "le 16 octobre, soit vraiment prise la mesure de cette expression", a prévenu Bernadette Groison (FSU) au nom de l'intersyndicale.
"Toutes les annonces du gouvernement ont été négatives et font qu'aujourd'hui les agents n'ont pas confiance", souligne Luc Farré (Unsa), selon qui le président de la République "a rompu ses engagements" en refusant d'augmenter le pouvoir d'achat des fonctionnaires.
Les syndicats dénoncent une série "d'attaques sans précédent", parmi lesquelles la suppression de 120.000 postes annoncée d'ici 2022 ou le gel du point d'indice, qui sert au calcul de la rémunération, qu'ils regrettent avoir appris "par voie de presse".
Ils jugent également insuffisantes les premières propositions pour compenser la hausse de la CSG puisqu'ils ne bénéficieront pas de la baisse des cotisations salariales du fait de leur statut.
Les syndicats craignent aussi une profonde remise en cause du statut qui vise à les protéger, avec les usagers, de tout clientélisme.
A leurs craintes s'ajoutent la rémunération au mérite ou selon les types de fonction publique, évoquée par Emmanuel Macron, et l'exclusion des syndicats d'une réflexion sur les missions et les réformes envisagées, au profit de personnalités étrangères et d'entreprises.
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"Suppression de 120.000 postes d'ici la fin du quinquennat"
c'est un bon début, mais il faudra poursuivre sur le quinquennat suivant.