Q: Pourquoi un nouveau livre sur la méditation ?
R: "C'est un sujet qui me passionne et c'est aussi un courant de fond dans le monde du soin. J'avais envie de rappeler que ces pratiques sont plus compliquées qu'on le pense. On dit +la méditation+ mais ça recouvre des formes et des traditions très variées. Dans ce livre, j'ai réuni une vingtaine de soignants, de chercheurs, de contemplatifs, qui parlent de leur façon personnelle de méditer."
Q: Vous utilisez la méditation à l'hôpital Sainte-Anne à Paris, où vous exercez. A quels patients s'adresse-t-elle?
R: "Principalement des patients souffrant de troubles émotionnels (stress, anxiété, dépression). Chez les gens qui ont un gros risque de rechute dépressive, les études montrent que la méditation les protège aussi bien que si on les maintient sous antidépresseurs, même si c'est plus contraignant.
La méditation qu'on propose s'appelle la +pleine conscience+: elle est laïque, simple à apprendre et suit des protocoles codifiés.
Quand on a démarré en 2004, c'était vraiment compliqué. A l'époque, la méditation était vue comme un truc de sectes, de religion, un peu néo-baba. C'était très important pour nous de dire: on fait une méditation laïque, scientifique, sur laquelle il y a des données issues de la recherche, dans un environnement hospitalier. Il n'y a pas de coups de gong, de Bouddha ou de bâtonnets d'encens!"
Q: En quoi la méditation est-elle bénéfique pour la santé?
R: "C'est un outil d'hygiène de vie, comme l'exercice physique ou la marche. Je dis aux patients: quand on est malade on se soigne, par les médicaments, la chirurgie ou la psychothérapie, puis quand ça commence à aller mieux, on change son style de vie. On fait de la méditation, davantage d'exercice, on mange beaucoup de fruits et légumes et moins de viande rouge...
La méditation n'est pas un médicament: si j'ai un cancer, je vais faire de la chirurgie ou de la chimio. Mais quand on apprend à méditer à des patients cancéreux, l'idée c'est que leur stress n'aggrave pas encore le problème. En rhumatologie aussi, on estime que les maladies inflammatoires évoluent moins rapidement chez les patients qui méditent régulièrement.
La méditation n'est pas une méthode miracle, mais elle va dans le bons sens, là où le tabac, la sédentarité, le stress vont dans le mauvais."
Q: Quels conseils de base donneriez-vous aux gens qui souhaitent méditer?
R: "Le B.A.-BA de la méditation c'est de s'arrêter, respirer et se rendre présent, se connecter à son expérience. Qu'on soit à l'arrêt de bus, en train de marcher dans les bois, au bord de la mer, c'est ne pas être sur son smartphone, en train d'anticiper, de calculer. Je ne fais rien, mais je suis pleinement attentif à ce qui m'arrive. Ce sont des moments de reconnexion à soi-même, des breaks à faire régulièrement dans la journée.
Il y a aussi une dimension corporelle. Par exemple, vous marchez dans la rue et il y a un beau ciel. Il y a une différence entre faire le constat intellectuel que c'est beau tout en se dépêchant d'aller vers le métro, et le fait de s'arrêter, de respirer, de se dire +C'est beau+ et de le ressentir physiquement."
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