"Nous devons avoir les yeux ouverts et ne pas nous cacher une vérité qui est désagréable", a lancé le pape en recevant vendredi au Vatican une assemblée de scientifiques, sociologues, avocats et représentants de l'industrie numérique, réunis cette semaine à Rome pour plancher sur "la dignité des enfants" à l'ère d'internet.
"N'avons-nous peut-être pas assez compris, ces dernières années, que cacher la réalité des abus sexuels est une très grave erreur?", a-t-il ajouté, faisant allusion aux scandales pédophiles qui secouent l'Eglise longtemps adepte de l'omerta sur ce sujet.
"L'Eglise catholique, ces dernières années, est devenue toujours plus consciente de ne pas avoir pourvu suffisamment en son sein à la protection des mineurs: des faits très graves sont venus au jour dont nous avons dû reconnaître les responsabilités devant Dieu, les victimes et l'opinion publique", a ajouté le pape.
La liste des dangers spécifiques de l'ère numérique a de quoi "désorienter", a-t-il pointé: diffusion d'images pornographiques toujours plus extrêmes, phénomène croissant de "sexting" entre les jeunes, harcèlement en ligne mais aussi "sextortion" (racolage à but sexuel des mineurs sur internet).
Sans oublier les crimes les plus graves, comme la prostitution ou le visionnage en direct de viols sur mineurs commis ailleurs dans le monde.
Les scientifiques mettent en exergue "l'impact profond des images violentes et sexuelles sur les esprits malléables des enfants", débouchant sur des comportements de "dépendance" et influençant à l'âge adulte les relations entre les sexes, a souligné le pape argentin.
"Ce serait une grave illusion de penser qu'une société dans laquelle la consommation anormale de sexe sur le réseau se répand parmi les adultes soit ensuite capable de protéger efficacement les mineurs", estime-t-il.
Un quart des plus de trois milliards d'utilisateurs d'internet dans le monde sont des mineurs. Les générations les plus âgées sont "hors-jeu" pour comprendre ce qui se passe et les filtres technologiques pour bloquer des images perturbantes sont insuffisants, a prévenu le pape.
Tout en reconnaissant que "le réseau a ouvert un espace nouveau et très large de libre expression et d'échange d'idées et d'informations", François constate qu'internet a offert des instruments nouveaux pour "des activités illicites horribles".
"Il faut lutter avec intelligence et détermination, en élargissant la collaboration entre les gouvernements et les forces de l'ordre au niveau mondial", a-t-il recommandé.
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La banalisation du viol et des agressions sexuelles suit précisément la banalisation de la pornographie.
Croire que cette dernière affecte les enfants mais n'a aucune conséquence sur le comportement des adultes relève de la naïveté ou de l'hypocrisie.
Encore plus que la violence, la pornographie a une puissance mimétique redoutable qui ronge la société ... dans un silence médiatique impressionnant