"Faisons notre devoir pour le Royaume-Uni. Mettons-nous à niveau et donnons au pays le gouvernement dont il a besoin", a déclaré Mme May en clôture du congrès du Parti conservateur.
Dans une allocution se voulant porteuse d'une vision optimiste et ambitieuse à l'heure où le Royaume-Uni affronte avec le Brexit son plus grand défi depuis la Deuxième Guerre mondiale, la dirigeante a appelé ses troupes à "surmonter les obstacles" pour, a-t-elle répété plusieurs fois, "renouveler le rêve britannique".
Sa prise de parole a conclu un congrès dont le contenu avait été jusqu'ici éclipsé par l'étalage des divisions sur les négociations sur la sortie de l'UE.
'Je suis désolée'
Tout est parti d'un article paru samedi dans le Sun dans lequel l'intenable ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a énoncé ses lignes rouges sur le Brexit, semblant critiquer en creux les orientations de Theresa May.
Partisan d'une rupture franche avec l'UE, "Bojo" s'est fait reprendre par le ministre des Finances Philip Hammond, défenseur lui d'un Brexit en douceur.
"Personne n'est inamovible", a mis en garde Hammond, lundi, en alertant sur les risques que font peser les divisions sur les négociations, dont le Parlement européen a déploré mardi les progrès insuffisants.
Jamais à court de surprises, Boris Johnson faisait encore les gros titres mercredi après avoir déclaré que la Libye pourrait devenir attrayante pour touristes et investisseurs... si elle parvenait à "se débarrasser des cadavres".
Un énième esclandre qui résume ce congrès, lors duquel Theresa May n'aura pu que constater les polémiques enfler, malgré les appels de cadres du parti à faire cesser les "psychodrames".
La Première ministre paie le prix de son revers aux dernières législatives, qu'elle avait elle-même convoquées pour renforcer sa main dans les négociations sur le Brexit, mais au terme desquelles elle avait perdu la majorité absolue au Parlement, et une bonne partie de son autorité.
Mercredi, elle a de nouveau présenté ses excuses pour cette déconfiture: "Je suis désolée", a-t-elle dit.
L'abcès crevé, elle a déroulé une série de mesures destinées à ranimer ce conservatisme social qu'elle avait vainement tenté de mettre en oeuvre après sa prise de fonctions en juillet 2016.
A commencer par un programme de deux milliards de livres (2,25 milliards d'euros) visant à encourager le financement de "logements abordables".
L'objectif? "Faire en sorte que notre économie et notre société fonctionnent pour tous partout dans ce pays, et pas seulement pour quelques privilégiés", a dit Theresa May, qui avait déjà annoncé un gel des frais d'inscription pour les étudiants.
Une manière pour elle de chasser sur les terres des travaillistes du radical Jeremy Corbyn, gonflés à bloc par leurs gains aux législatives.
Sur le Brexit, elle assuré qu'il était dans l'intérêt de tous de voir les "négociations réussir". Mais aussi que son gouvernement se tenait prêt à "toute éventualité".
Un formulaire de licenciement
Mais comme poursuivie par un chat noir, Theresa May a vu son discours perturbé par un manifestant --un acteur-- qui lui a tendu un formulaire de licenciement.
"Boris (Johnson) a dit dans une de ses réunions +donne ça à Theresa+", a affirmé le comédien alors qu'il était escorté manu militari hors de la salle.
Mme May a également été stoppée par de fréquentes quintes de toux, jusqu'à ce que Philip Hammond lui fasse parvenir un bonbon pour calmer sa gorge.
Enfin, deux lettres du slogan "Building a country for everyone" inscrit derrière elle se sont détachées tandis qu'elle s'exprimait...
Pour le quotidien Guardian, "difficile" de ne pas y voir la "métaphore" d'une Première ministre "à la lutte", et "à court d'idées".
"Quel désastre!", a taclé de son côté Seema Malhotra, députée de l'opposition travailliste, sur Twitter. "C'est un vrai foutoir, pas un gouvernement".
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