Quatre hommes, âgés de 32 à 56 ans, et une femme de 35 ans ont été interpellés mardi après-midi et en début de soirée à Marseille. Tous sont inconnus des services de renseignement. A 14H00 mercredi, ils étaient toujours interrogés à l'Évêché, le quartier général de la police marseillaise, a-t-on appris de source proche du dossier.
"Il ne s'agit pas de suspects qui l'auraient simplement hébergé, nous sommes dans des problématiques plus sérieuses", a relevé une source proche de l'enquête, sans plus de précisions.
Pour tenter de mieux cerner les relations d'Ahmed Hanachi, abattu par un militaire de Sentinelle juste après son crime, la police avait mené plusieurs perquisitions à Marseille mardi, dont l'une dans un studio loué par Ahmed Hanachi. Il y a passé sa dernière nuit.
La porte de cet appartement d'une dizaine de mètres carrés, qui se loue selon le voisinage autour de 400 euros, sans besoin de présenter de garanties, portait mercredi matin des scellés, un écriteau indiquant "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".
"Je ne l'ai vu qu'une fois dans ma vie", a raconté à l'AFP une habitante de cette résidence de petits appartements de plain pied, coincée entre une autoroute et des barres d'immeubles. Elle se trouve dans le 3e arrondissement, considéré comme le quartier le plus pauvre de France. Comme d'autres membres du voisinage, cette femme n'avait remarqué aucun comportement suspect dans la résidence.
Un sac, aperçu sur les images de vidéosurveillance de la gare Saint-Charles lorsqu'Ahmed Hanachi était arrivé samedi à Marseille en provenance de Lyon, a été retrouvé dans le logement, mais il ne contenait que des effets personnels.
Séjour en Italie
L'enquête, comme l'a révélé le Parisien, a montré que "plusieurs mandats lui avaient été envoyés pour un montant total d'environ 2.000 euros". Mais les enquêteurs ne font à ce stade "aucun lien" entre cet argent, "perçu plusieurs mois avant la tuerie" et l'attaque, a précisé une source proche des investigations.
Les enquêteurs se concentrent sur la personnalité du tueur, qui a perpétré son crime au cri d'"Allah Akbar", selon des témoins. La revendication par l'organisation Etat islamique, peu après, pose encore question: à ce stade, rien ne relie l'assaillant à l'organisation jihadiste.
Rencontré par l'AFP en Tunisie près de Zarzouna, le père estime "impossible" que son fils soit lié à l'EI. Ses proches le décrivent comme paumé mais pas radicalisé. Pour une source de sécurité s'exprimant sous couvert de l'anonymat, Ahmed et son frère Anouar seraient néanmoins classés "extrémistes".
De son côté, la justice italienne a ouvert une enquête à Aprilia, une ville près de Rome où Ahmed Hanachi s'est marié avec une Italienne en 2008 et a résidé entre mars 2010 et mai 2017, selon un responsable de la mairie. Il y a été arrêté à deux reprises pour des affaires de droit commun. Les enquêteurs tentent de savoir si la commune a pu abriter une éventuelle cellule terroriste, l'assaillant du marché de Noël à Berlin, Anis Amri, y ayant également séjourné.
En France, le parcours d'Ahmed Hanachi les jours précédents son passage à l'acte, est également passé au crible. L'inspection générale de l'administration enquête sur une éventuelle défaillance de l'Etat: interpellé vendredi à Lyon pour un vol à l'étalage puis relâché, Ahmed Hanachi, étranger en situation irrégulière, aurait-il dû être placé en rétention en vue d'une éventuelle expulsion ?
Après les hommages publics, depuis les villages de leurs familles jusqu'aux bancs de l'Assemblée nationale, l'heure était mercredi au deuil familial pour les proches des deux jeunes femmes assassinées, Mauranne et Laura. La première étudiait la médecine dans la cité phocéenne, la seconde suivait des études d'infirmière dans l'agglomération lyonnaise. L'archevêque de Marseille, Georges Pontier, a annoncé qu'il présiderait leurs obsèques jeudi dans l'église d'Eguilles (Bouches-du-Rhône), village où à grandi Mauranne.
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