Elle revient mardi pour la première fois là où Stephen Paddock, un retraité de 64 ans, a déclenché dimanche soir un déluge de feu sur les participants à un concert de country, de l'autre côté du boulevard. Il a tué 58 personnes dimanche soir, plus qu'aucun tireur dans l'histoire moderne des Etats-Unis, avant de se suicider. Plus de 500 personnes ont également été blessées. Selon la police, il a tiré pendant environ dix minutes sur la foule.
En larmes, Destiny ne veut pas parler, alors sa mère, Bonnie Albers, raconte à l'AFP: sa fille était au concert avec une amie qui a été blessée. "Elle m'a appelé au téléphone, et m'a dit qu'elle m'aimait, elle devait aider son amie ou celle-ci allait mourir. Vous entendez les ta-ta-ta (les coups de feu, ndlr), puis le silence, et j'ai cru que c'était la fin". Ses parents ont roulé toute la nuit depuis leur domicile en Californie. Ils sont désormais réunis à Las Vegas, et l'amie de Destiny a été sauvée.
Ailleurs dans la ville, d'autres lieux de recueillement ont été installés. Sur un large trottoir de la partie nord du Strip, le célèbre boulevard qui traverse la ville, l'un d'eux rassemble des bougies, des ballons, des messages de paix et d'espoir au coin d'un carrefour très fréquenté.
Seuls, en couple, en famille ou en groupe, les gens viennent rendre hommage aux victimes, en faisant un moment de silence. Certains prient.
Jennifer Zuccolo, une touriste canadienne, a laissé un ourson en peluche. "Le nounours, ça me réconforte, alors j'espère que ça va aussi réconforter les autres", dit-elle.
Venue avec une amie, elle repart ce mardi soir pour Toronto. "Que quelqu'un puisse faire ça, ça me laisse sans voix. C'est vraiment dégoûtant. Je suis impatiente de comprendre ou d'avoir des réponses sur son geste".
'Chacun est connecté'
"Notre vie a changé", affirme Briana Calderon, qui savait qu'un drame pouvait arriver dans sa ville natale.
Avec ses amis, Cynthia Olvera et Roberto Lopez, l'adolescente de 17 ans a allumé une bougie.
"C'est une petite ville, tout le monde se connaît, ça aurait pu être nos parents, n'importe qui, même nous. On a l'habitude de sortir. On n'est vraiment plus en sécurité maintenant", explique Briana.
"Nous n'avons pas peur, assure son ami Roberto Lopez, mais on est plus prudents. On savait que quelque chose pouvait arriver".
La ville, ajoute Briana Calderon, "est très touristique, c'est vraiment une cible de choix pour les terroristes".
La police de Las Vegas a qualifié l'auteur de la tuerie de "loup solitaire", martelant qu'il a agi seul. L'organisation Etat islamique (EI) a affirmé qu'il était l'un de ses "soldats", converti à l'islam, mais les autorités ont dit mardi n'avoir encore rien trouvé liant Stephen Paddock au groupe jihadiste.
"Il y a des changements dans nos vies, nous sommes plus prudents", explique Cynthia Olvera. Elle voit toutefois de bonnes choses naître de ce drame comme la solidarité dont ont fait preuve les habitants pour aider les victimes.
"Aujourd'hui plus que jamais, les communautés sont ensemble, elles sont là les unes pour les autres, chacun est connecté", dit-elle.
Avec son amie, elle a ainsi séché les cours au lycée pour aller donner son sang dans la matinée, à l'appel des autorités qui craignaient d'en manquer après le drame. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l'appel.
"Nous le faisons pour (aider) les blessés graves", dit Cynthia. "Il faut donner autant qu'on peut", ajoute Briana.
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