Une cinquantaine d'associations de l'agglomération de Caen étaient réunies le 21 septembre 2017. L'objectif ? "Rendre visibles les difficultés et interpeller les pouvoirs publics pour dire que l'on va droit dans le mur", explique Grégory Autier, directeur de la structure d'aides aux associations, S3A. "Nous aimerions créer un collectif d'associations qui soit force de propositions". Baisse des subventions, fin des contrats aidés, les associations colmatent les dégâts des décisions gouvernementales comme elles peuvent.
Financement privé et mutualisation
C'est le cas de l'association Le Relais Scolaire du quartier prioritaire du Chemin Vert. La structure accompagne les jeunes dans leur formation. Elle accuse le coup d'une baisse de 20% de la subvention "politique de la Ville" donnée par l'État. "Les jeunes seront cinq dans un groupe de soutien au lieu de trois. Nous allons rogner sur des dépenses pour l'ouverture culturelle", explique David Godier le directeur. Mais pas question de baisser les bras. Parmi les solutions qui s'offrent à eux : le financement privé. "Le mécénat, des legs, des dons mais le risque c'est aussi de perdre notre indépendance", avance le président Rémy Berthillier. L'association voudrait également répondre à des appels à projets "mais ça demande du temps et de l'argent. Si nous développons de nouveaux projets, devrons-nous en arrêter certains ?" Autant de questionnements qui rendent l'avenir incertain. "Pour l'instant, nous avançons en apnée". À long terme, le président songe aussi à la mutualisation des moyens avec d'autres associations.
"Le milieu associatif ne sera plus viable"
Une solution adoptée au début du mois de septembre par "Jouons ensemble" et le centre d'animations AMVD du quartier Pierre Heuzé. Les deux structures se servent de la ludothèque du quartier, qui sera inaugurée le 24 octobre 2017, pour leurs animations. "Nous avons divisé par deux notre budget pour acheter de nouveaux jeux", explique Julien Desse-Baude, coordinateur de Jouons ensemble, après l'embauche en CDI d'une animatrice auparavant en contrat aidé qui n'a pas été renouvelé. "Le milieu associatif ne sera bientôt plus viable, estime-t-il, à regret. Nous sommes là pour faire perdurer le lien social".
Derrière ces coups durs, c'est la manière de faire qui est pointée du doigt. "En avril, nous avons eu l'accord écrit de la part de l'État pour nos 5 500€ de subvention. En août, nous avons appris que nous n'aurions que 2 500€", explique Christophe Amsili, le trésorier de la Centrifugeuz. Mais ce collectif culturel caennais avait déjà dépensé une partie des fonds pour son festival Jacquard, du 26 juin dernier. "Nous avons un déficit de 3 500€ et nous ne sommes pas sûrs d'organiser une nouvelle édition du festival". La Ville, elle, reste à l'écoute du tissu associatif. "Elle nous aide sur les prises de contacts, mais sur la question des moyens elle est autant bloquée que nous puisque tout est décidé plus haut", conclut le directeur de S3A.
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Les subventions sont plus proportionnelles à des habitudes sclérosées et des copinages idéologiques qu'au service réellement rendu par des associés dévoués (il y en a beaucoup !)
Le bon sens, c'est que les citoyens se prennent en main pour financer eux-mêmes, grâces à de vraies baisses d'impôts (TVA, CSG, qu'on attends toujours...) les associations qui font un vrai travail.
L'alternative serait "le chèque assoc" pour flécher les subventions et divers financements.