Comme lui, Parisiens et touristes devaient laisser voiture et scooter au garage de 11H00 à 18H00. Seuls les bus, les secours, les taxis ou VTC et de rares véhicules de particuliers étaient autorisés à circuler, avec comme obligation de réduire leur vitesse à 30 km/h.
Objectif de l'initiative mise en place par la ville de Paris où le débat sur la place de l'automobile fait rage ces derniers mois: sensibiliser les habitants "à la nécessité de modifier leur comportement vis-à-vis de la voiture" et montrer que les villes doivent "lutter contre la pollution liée au trafic routier".
Cette opération, mise en place depuis 2015 dans une partie de la ville, concernait pour la première année l'ensemble de Paris intra-muros.
Un bonheur pour Claire, 64 ans, membre du mouvement Vélorution, qui milite pour une plus grande place du vélo en ville. Capuche sur la tête sous le crachin dominical, elle entame son deuxième tour de la place de la Bastille: "On occupe l'espace !" lance-t-elle, satisfaite de cette journée "qui montre que le Parisien peut se passer de sa voiture!".
Édouard, 33 ans, qui teste les déplacements en monoroue depuis peu, applaudit aussi l'initiative: "Ça permet de se libérer d'un stress qu'on peut ressentir en ville lorsqu'on utilise un mode de transport doux".
Ce Parisien qui travaille dans la circulation aérienne au Bourget (Seine-Saint-Denis), apprécie les aménagements engagés à Paris pour encourager le développement de ces modes de transports. Mais "en banlieue, il y a un manque de continuité de ces aménagements", regrette-t-il, en citant par exemple le peu de pistes cyclables. Lui utilise pour l'instant son scooter pour se rendre au travail, à défaut d'avoir trouvé une autre solution "optimale".
"On s'attendait à des rues désertes"
Alors que des usagers opposés à la politique jugée "anti-voitures" de la Mairie de Paris ont mené une opération escargot sur le périphérique dans la matinée, pour beaucoup, il y avait encore "trop de voitures" dans les rues dimanche à Paris.
Markus, Munichois de 47 ans en vacances à Paris, fait répéter la question. "Aujourd'hui, une journée sans voiture ?!". Il se tourne, perplexe, vers la rue de Rivoli où bus et taxis continuent de circuler, sans qu'aucun piéton ne puisse s'emparer de la chaussée.
Idem pour Cléa, fonctionnaire de 44 ans, qui a mis toute sa famille sur un vélo pour l'occasion: le petit dernier est sur le porte-bagage et Thaïs, sa fille de cinq ans, a sorti son vélo encore équipé de petites roues.
"L'idée, c'était de voir Paris à vélo avec les enfants, de s'y balader car on ne peut pas le faire d'habitude", explique cette habitante du 11e arrondissement. "Mais on s'attendait à ce que ce soit plus désert, qu'il y ait moins de voitures".
En bas des Champs-Élysées, les taxis qui circulent n'empêchent pas Philippe de chantonner. Casque sur la tête, gilet jaune sur le dos, il s'apprête à remonter l'avenue en vélo, avec Sylvie, 58 ans, qui vit en Bretagne. "On a fait le tour de la Concorde à vélo, le rond-point des Invalides à vélo, c'était exceptionnel !", s'enthousiasme-t-il.
"C'est vrai qu'il y a des voitures, mais il faut bien partager !" ajoute-t-il, comme un écho au débat entre pro-voitures et pro-vélos qui agite Paris ces derniers mois.
Profitant de cette opération qui se tient en pleine Fashion Week, la marque de cosmétiques L'Oréal a déployé un podium sur "la plus belle avenue du monde" pour un défilé de mode en plein air et ouvert au public, en présence notamment de Jane Fonda et Irina Shayk.
A LIRE AUSSI.
Paris sans voiture dimanche, mais pas sans débat
Les vignettes anti-pollution obligatoires à Paris au 16 janvier
Branché, le vélo partagé 2.0 conquiert la Chine
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.