Tout commence par une plainte déposée par une jeune roumaine en 2011. Elle y dénonce le marché dont elle fait l'objet, puisqu'amenée en France par la force, pour se livrer à la prostitution. Puis, c'est le gérant d'un hôtel de Rouen qui porte plainte en juillet 2011 contre son complice de l'époque, qu'il accuse de louer des chambres de son hôtel à de jeunes femmes prostituées. Cette plainte vient en réponse à celle déposée par son acolyte un mois plus tôt, qui lui reprochait un licenciement abusif; voulant sans doute limiter leur responsabilité dans ce trafic, ils s'accusent mutuellement. Intriguée par la situation, la Police a mèné son enquête par la surveillance de l'hôtel et des chambres louées par les cinq membres de l'équipe.
La vidéo surveillance confirme
Les allées et venues des jeunes femmes confirment un commerce tout autre que celui d'un hôtel. La bande est bientôt interpellée et les clients entendus. Ceux-ci affirment que l'établissement sert bien à organiser des "passes", que la vidéo surveillance confirme. Le gérant de l'hôtel est directement mis en cause, on le soupçonne d'être parfaitement au courant de ce trafic. Il finit par reconnaître louer des chambres pour y vivre, mais pas pour que les clients y viennent. Manifestement amnésique quant à sa gestion passée, il persiste à dire:" Je ne voulais pas de prostitution dans mon hôtel". Ce n'est pas l'avis de son employé, qui déclare: " J'ai découvert ce trafic quand j'ai été embauché".
L'employé devenait trop bavard
L'employé affirme aussi avoir été licencié car il devenait dangereux, accusant ouvertement son patron de tirer profit de la prostitution. Au moment des faits, les casiers judiciaires des deux complices sont vierges. Pour le Procureur, " Le gérant se complaît dans des zones d'ombre pour minimiser sa responsabilité", tandis que " l'implication de l'employé est moindre", précise le Procureur. Pour l'avocat de l'employé, " l'infraction n'est pas suffisamment établie, la relaxe semble évidente". La défense du gérant souligne que " Le prévenu n'a pas agi pour profiter d'un meilleur train de vie". Après délibération, à l'audience du mercredi 27 septembre 2017, le Tribunal a relaxé l'employé et a condamné le gérant à deux ans de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de deux ans.
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