"J'ai décidé de ne pas aller au bout de mon mandat", a expliqué M. Richert, 64 ans, lors d'un discours au siège du Conseil régional à Strasbourg, devant plusieurs dizaines d'élus de sa majorité et de collaborateurs.
"Je me retire totalement du Conseil régional et de toutes mes fonctions électives, notamment la présidence de Régions de France", actuellement en conflit financier avec le gouvernement, a-t-il ajouté, précisant, avec une certaine émotion dans la voix, qu'il se tiendrait désormais "en retrait" de la politique.
C'est l'actuel premier vice-président du Conseil régional, le président de la communauté d'agglomération de Metz Jean-Luc Bohl, qui assurera l'intérim à la tête de la collectivité, jusqu'à l'élection formelle d'un successeur, d'ici à un mois.
Dans la majorité LR/UDI qui dirige le Grand Est, plusieurs noms sont évoqués, dont ceux de la Nancéienne Valérie Debord (l'une des porte-parole nationaux des Républicains), ou du maire LR de Mulhouse Jean Rottner.
Soulignant que "les cimetières sont nombreux de ceux qui pensent qu'ils étaient irremplaçables", M. Richert a justifié sa décision par la nécessité de préparer le prochain scrutin régional, prévu en 2021.
"Je ne serai pas candidat, donc ça ne sert plus à rien que moi je me fasse connaître. Ce qui est important c'est que l'équipe (qui sera candidate) se fasse connaître. On ne peut pas dire au dernier moment: +Allez, je ne me représente pas, débrouillez-vous+, on prépare!", a expliqué l'ancien ministre des collectivités territoriales de Nicolas Sarkozy.
M. Richert avait accédé en janvier 2016 à la tête de la Région Grand Est (née de la fusion de l'Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne).
Il avait auparavant présidé la région Alsace de 2010 à 2015 - il était alors la seule personnalité de droite à diriger une région française - après avoir présidé le conseil départemental du Bas-Rhin de 1998 à 2008.
Battre le Front national
Selon la presse régionale, M. Richert était las, voire "blessé", ces derniers temps par les offensives répétées d'un certain nombre de responsables politiques alsaciens prônant le retour à une région Alsace dans ses limites d'avant la réforme de 2015.
Dans son discours de samedi, il a évoqué cette controverse en rappelant qu'il avait dans un premier temps combattu cette fusion, mais qu'il assumait d'avoir ensuite pris la tête d'une collectivité qui n'efface en rien, selon lui, l'identité alsacienne.
L'ancien sénateur du Bas-Rhin (1992-2010) a également expliqué qu'il avait hésité à abandonner la politique dès 2015, mais qu'il n'en avait alors rien fait car il pensait être le mieux placé pour éviter que la région ne soit conquise par le Front national - dont le candidat était Florian Philippot.
Jeudi, évoquant la perspective de cette démission, les journaux alsaciens et lorrains avaient également affirmé qu'elle pourrait s'expliquer en partie par la récente décision du gouvernement d'amputer les crédits des régions de 450 millions d'euros - qui a conduit les présidents des exécutifs régionaux, de gauche comme de droite, à claquer jeudi à Orléans la porte de la Conférence des territoires.
Dans son discours samedi, M. Richert a évoqué ce différend financier, mais il n'a pas explicitement établi de lien avec son départ.
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