L'établissement témoigne de la présence de la Corée du Nord dans le Golfe, où des milliers de travailleurs de ce pays sont employés, notamment dans le bâtiment.
A l'Okryu-gwan ("restaurant Okryu" en coréen), le rouge est de mise. Celui des tuniques des serveuses, du drapeau nord-coréen mais aussi des canettes de Coca-Cola.
La boisson américaine est servie aux clients, majoritairement asiatiques, attablés sous des écrans qui diffusent des images de propagande militaire et de paysages de cet Etat reclus d'Asie.
Aucun signe cependant de l'escalade entre Washington et Pyongyang, qui a atteint de nouveaux sommets ce mois-ci après un essai nucléaire et des tirs de missiles par la Corée du Nord, que le président américain Donald Trump a menacé de "détruire totalement".
Ce dernier a signé des sanctions visant les firmes étrangères traitant avec le régime de Kim Jong-Un.
A l'Okryu-gwan de Dubaï, l'un des trois établissements du genre aux Emirats arabes unis, on peut déguster du kimchi, un met traditionnel à base de piments et de légumes lacto-fermentés, dans une pièce réservée au karaoké et voir des serveuses préparer le bulgogi, de la viande marinée et sautée, sur une table.
Tout y est réglé comme une horloge.
A 20h00 précises tous les jours, la lumière s'estompe et trois serveuses prennent place derrière un clavier, un synthétiseur et une guitare et se lancent dans le premier d'une série de six spectacles musicaux.
On y voit notamment une femme danser avec un éventail, une flûtiste ou encore deux serveuses mimant comme des marionnettes une scène où un homme fait la cour à une femme.
Quand on lui demande si elle ne s'ennuie pas de la routine quotidienne, une des serveuses/artistes répond en souriant qu'elles "apportent de petits changements" aux spectacles à chaque fois.
"Nous arrangeons la musique, nous choisissons les costumes, nous faisons tout", dit Songum Kim en anglais, en s'aidant d'une application de traduction simultanée.
Les serveuses disent qu'elles prennent un mois de vacances par an pour rentrer au pays.
"Bien sûr, nous rentrons en Corée du Nord. C'est notre pays et c'est moins cher là-bas. Tout est gratuit", affirme Songum Kim.
Elle explique que les employées s'informent par la télévision nord-coréenne. "Nous ne voulons pas la guerre (...) mais nous n'avons pas peur", lance-t-elle.
'5.000 travailleurs'
A l'entrée de l'Okryu-gwan, les clients ne peuvent pas manquer les énormes photos du souverain de Dubaï, cheikh Mohammad ben Rachid Al-Maktoum, entouré par les employés du restaurant.
Une image sonnant comme une approbation de cette présence nord-coréenne aux Emirats arabes unis, qui entretiennent pourtant de solides relations avec les Etats-Unis et la Corée du Sud, deux pays cherchant à isoler Pyongyang.
Les Emirats n'accueillent toutefois pas d'ambassade de Corée du Nord. Dans le Golfe, le Koweït est le seul pays à le faire.
Le 17 septembre, le Koweït a néanmoins donné un mois à l'ambassadeur de Corée du Nord pour quitter l'émirat.
Le Koweït a également réduit le nombre de travailleurs nord-coréens sur son sol, de 4.000 à 1.500, selon le diplomate sud-coréen en charge des questions nord-coréennes dans le Golfe.
Et le Qatar et Oman, qui accueillent respectivement quelque 2.000 et 100 travailleurs nord-coréens, sont en train de supprimer progressivement leurs permis de travail, a déclaré à l'AFP ce diplomate basé aux Émirats arabes unis sous le couvert de l'anonymat.
Selon lui, seuls les Émirats, qui comptent environ 1.300 ouvriers du bâtiment et employés de restaurant, n'ont "malheureusement" pris aucune décision de ce genre.
Séoul accuse Pyongyang de confisquer une part importante des revenus des Nord-Coréens travaillant à l'étranger.
Le diplomate sud-coréen admet toutefois que la contribution au programme nucléaire de Pyongyang de "quelque 5.000 travailleurs nord-coréens gagnant chacun 1.000 dollars par mois en moyenne" n'est pas significative.
Mais il soupçonne les autorités nord-coréennes d'utiliser ces restaurants et ces entreprises de construction comme couverture pour des activités secondaires plus lucratives.
Le diplomate insiste toutefois sur la nécessité d'un consensus mondial sur les sanctions décidées par l'ONU contre le régime nord-coréen: "Si nous accordons une exception au Golfe, ce n'est pas bon pour le concept de solidarité internationale".
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