Ce film, sorti en 1967 et devenu un grand classique de la comédie musicale française, a été réalisé par Jacques Demy. Il réunit également Françoise Dorléac, Jacques Perrin, Danielle Darrieux et Michel Piccoli. La musique créée par Michel Legrand a été nominée aux Oscars en 1969.
'Ce lâche de Demy'
"Pour +Les parapluies de Cherbourg+, notre précédent film avec Jacques, j'avais trouvé le truc. J'avais +musiqué+ un scénario entièrement écrit pour être parlé. C'était venu comme ça. C'était facile: cette histoire, ce pauvre mec, sa femme..."
"Après ça, on voulait faire autre chose. Jacques m'a dit +on va faire un film qui explose de joie+. Et là, j'ai eu un mal fou. Parce que ce lâche de Demy a écrit tous les textes en alexandrin, à 12 pieds! Je lui ai dit +mais t'es fou+! Ca va être les mêmes chansons du début à la fin!"
"Je me suis torturé le cerveau. Finalement, on ne sent pas que ce sont des alexandrins. Mais j'ai coupé, cassé, répété, inversé les paroles, ça été très, très difficile pour moi."
Deneuve, 'oh la la...'
"Nos actrices et acteurs ne chantaient pas, ces pauvres paysans de Paris! Seule Danielle Darrieux chantait. Deneuve, j'ai bien essayé de la faire chanter. Oh la la... J'aime mieux ne pas en parler" (rires).
"Avec Jacques on écrivait et on enregistrait avant le tournage. Pour ne pas perdre de temps, je faisais travailler les comédiens très dur en amont pour qu'ils sachent le bon tempo, le bon timing au moment du tournage. Car dans le film, leurs personnages parlent, puis chantent et ainsi de suite."
"Il fallait que la voix chantée soit exactement comme la voix parlée. Donc quand j'enregistrais les chanteuses qui allaient être les voix de Deneuve et Dorléac, celles-ci étaient avec nous en studio. Elles me disaient par exemple: +ça, je l'aurais dit différemment+. Alors on adaptait, pour qu'à l'arrivée tout paraisse naturel."
Legrand, maestro synchro
"J'étais présent sur le tournage. Mais je n'intervenais pas sur la mise en scène de Jacques. Quand moi je composais, il n'intervenait pas. Ni quand j'enregistrais. On était d'accord sur tout, de toute façon."
"Sur le plateau, je surveillais que les comédiens soient vraiment synchrones. La musique était jouée fortissimo parce qu'il fallait qu'ils soient justes. Et parfois j'arrêtais tout et je venais rectifier auprès des acteurs."
Trois fois Gene Kelly
"Gene Kelly avait une tessiture vocale très courte. Une petite octave. Quand il enregistrait ses +musicaux+ à Hollywood, se trouvaient dans le studio, à sa gauche un homme qui faisait les graves, à sa droite un autre qui faisait les aigus. Avec la même voix que lui, cette voix un peu voilée, magnifique. Donc pour la voix de Gene Kelly, ils étaient trois."
"Comme je n'allais pas faire venir ces deux gars de Hollywood, j'ai trouvé un Canadien qui parlait bien le français avec un accent américain et avait à peu près la même voix, Don Burke."
'Mi fa sol la mi ré...'
"Sur +Nous sommes deux soeurs jumelles/nées sous le signe des gémeaux/mi fa sol la mi ré/ré mi fa sol sol sol ré do+, j'ai dû changer le nom des notes. Car Jacques n'avait pas écrit les bonnes. Et je voulais tant qu'à faire qu'elles collent avec les notes réellement jouées."
"Demy c'est une de mes plus belles collaborations. Norman Jewison pour +L'affaire Thomas Crown+, ce fut une très grande aventure (ponctuée en 1969 d'un Oscar de la meilleure chanson originale pour +The Windmills of Your Mind+). Mais c'est autre chose. J'ai aimé Jacques à la folie. On a écrit d'autres +musicaux+, qui n'ont pas été tournés."
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