Dans son premier message présumé en près d'un an et après avoir été plusieurs fois donné pour mort, le chef de l'EI a enjoint ses partisans à multiplier les attaques et à cibler "les centres médiatiques" des pays combattant son groupe.
Les Etats-Unis ont dit effectuer des vérifications sur l'enregistrement audio, affirmant toutefois ne pas avoir de raisons de mettre en cause son authenticité.
"Les chefs de l'Etat islamique et ses soldats se sont rendus compte que pour obtenir la grâce de Dieu et la victoire, il faut faire preuve de patience et résister face aux infidèles quelles que soient leurs alliances", a affirmé le chef de l'EI.
On ignore la date d'enregistrement de ce discours diffusé par al-Fourqane, la "maison de production" de l'EI qui relaie les enregistrements et les vidéos de l'organisation jihadiste la plus redoutée du monde.
"Nous resterons (présents), nous ferons preuve de résistance et de patience (...) nous ne cèderons pas, bien que nous soyons tués, emprisonnés et malgré nos blessures", a clamé le chef de l'EI.
Il a appelé "les soldats du califat et les héros de l'islam" à poursuivre leur "jihad" (guerre sainte) et leurs attaques. "Déclenchez la guerre contre votre ennemi (...) partout".
Le chef de l'EI les a même enjoints à "prendre pour cible les centre médiatiques des infidèles", sans plus de précisions.
Il a évoqué les défaites de son groupe, parlant du "sang versé à Mossoul, à Syrte, à Raqa, à Ramadi et à Hama".
L'EI a perdu la ville libyenne de Syrte en décembre 2016, la ville irakienne de Ramadi en février 2016 et Mossoul, deuxième ville d'Irak en juillet 2017. En Syrie, les dernières poches jihadistes sont sur le point de tomber à Raqa, leur ex-capitale dans ce pays en guerre, et dans la province centrale de Hama.
Dans son message, Abou Bakr al-Baghdadi s'en est pris aux "nations infidèles et en premier lieu l'Amérique, la Russie et l'Iran" qui mènent avec leurs alliés sur le terrain des offensives séparées contre le groupe ultraradical, lui infligeant une série de revers en Syrie et en Irak .
"Ce qui importe ce n'est pas le nombre, les équipements et la force" des adversaires, a-t-il par ailleurs souligné à l'adresse de ses partisans.
'Fantôme'
La précédente manifestation d'Abou Bakr al-Baghdadi relayée par un média affilié à son groupe remonte à novembre 2016.
Il était alors sorti d'un an de silence pour exhorter, dans un enregistrement sonore, ses hommes à résister jusqu'au martyre à l'assaut des forces irakiennes lancé en octobre pour reprendre la ville de Mossoul.
Le 16 juin, la Russie avait dit avoir probablement tué Abou Bakr al-Baghdadi dans un raid fin mai de son aviation près de Raqa en Syrie. Elle avait ensuite souligné qu'elle continuait de vérifier s'il était bien mort.
Jeudi soir, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a dit à l'AFP n'avoir "aucune information" au sujet de l'enregistrement diffusé jeudi.
Le 1er septembre, un haut responsable militaire américain a affirmé que le chef de l'EI était sans doute encore en vie et se cachait probablement dans la vallée de l'Euphrate, dans l'est de la Syrie.
C'est dans cette zone géographique que se déroule ce que Russes et Américains ont qualifié de dernière bataille contre l'EI.
Le chef de l'Etat islamique aurait quitté Mossoul début 2017, probablement pour la frontière irako-syrienne. Les Etats-Unis ont offert 25 millions de dollars pour sa capture.
Ses partisans l'appellent "le fantôme" tant ses apparitions sont rares.
C'est à Mossoul qu'il a fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée al-Nouri, détruite en juin avec son minaret par l'EI.
En turban et habit noirs, barbe grisonnante, il avait alors appelé tous les musulmans à lui prêter allégeance après avoir été désigné à la tête du califat proclamé par son groupe sur les territoires conquis en Irak et en Syrie voisine.
Aujourd'hui, son "califat", créé en 2014, vacille sous les offensives militaires, mais son groupe parvient à commettre des attentats sanglants à travers le monde.
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