A l'appel de neuf organisations syndicales et associations, cette journée annuelle de mobilisation des retraités a été lancée dès la matinée en région, avant la manifestation parisienne prévue à 14H30 au départ de la place de l'Opéra.
Les cortèges les plus importants ont réuni environ 2.000 personnes à Bordeaux, 850 à Toulouse et 700 à Brest, selon la police, ou encore 1.000 à Rouen (chiffre organisateur). Ils étaient également quelques centaines à Rennes (250), Reims (300), Strasbourg (300) et Besançon (400 à 700 personnes selon les sources).
Interrogé à Bordeaux, André Lafon, retraité (CGT) de La Poste, a fait ses calculs: la hausse en 2018 de la CSG (contribution sociale généralisée) va représenter pour lui qui touche 1.200 euros par mois "25 euros de prélèvement supplémentaire, soit 300 euros par an, ce qui n'est pas rien".
"On n'est pas des nantis (...) et on est encore en train de nous pomper", grogne dans le cortège rémois Danielle Bonfils. L'ex-secrétaire confie qu'avec moins de 1.500 euros de pension et un fils handicapé à aider: "à la fin du mois, c'est ric-rac".
"Certains d'entre-nous sont tout cassés de leurs années de travail et on nous demande encore un effort, c'est inadmissible", estime Christine Diebold, 59 ans, ancienne aide-soignante croisée dans la manifestation de Strasbourg.
Près de 60% de retraités, soit 8 millions de personnes, seront touchés l'an prochain par l'augmentation de 1,7 point (+26%) du taux normal de la CSG.
Cette hausse entraînera une perte de 204 euros par an pour les retraités qui touchent une pension mensuelle de 1.000 euros et de 408 euros pour ceux qui reçoivent 2.000 euros, selon les organisateurs de la journée (les syndicats de retraités CGT, FO, CGC, CFTC, FSU, Solidaires, FGR, et les associations UNRPA, LSR).
La mesure doit servir à compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé. Un "effort" demandé par Emmanuel Macron aux "retraités les plus aisés" pour "récompenser le travail" en redonnant du pouvoir d'achat aux actifs. Pour une partie des retraités, cette hausse des prélèvements sera atténuée par la baisse de la taxe d'habitation, a fait valoir le président.
Elle ne concerne pas les 40% des retraités les plus modestes, exonérés ou soumis à la CSG à taux réduit.
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