Au début des années 1980, les cours de sport deviennent mixtes. "Mais il ne suffit pas de mettre filles et garçons ensemble pour aller vers l'égalité. Il faut aussi réfléchir aux pratiques et aux contenus des cours pour ne pas reproduire les stéréotypes", explique Claire Pontais, professeur d'éducation physique et sportif (EPS) et formatrice auprès des enseignants dans l'académie de Caen.
Les pratiques évoluent peu à peu mais cette enseignante, aujourd'hui en fin de carrière, avoue s'agacer lorsqu'elle voit des cours de step (une discipline de fitness) proposés dès le collège. "Il y a plus intéressant que ça et en plus cela renforce les stéréotypes", déclare-t-elle à l'AFP peu avant la journée du sport scolaire mercredi.
Pour les sports collectifs, les équipes mixtes sont de mise. Le prof doit avoir les mêmes attentes quel que soit le sexe des élèves, en danse et en foot par exemple, et veiller à ce que filles et garçons accèdent au même rôle quel que soit le sport.
Prendre en compte filles et garçons, mais aussi sportifs et ceux qui le sont moins.
"Autrefois, l'EPS visait principalement les élèves très sportifs. Aujourd'hui, on s'emploie à amener tous les enfants dans la pratique sportive, y compris les plus éloignés", relève Benoît Montégut, enseignant dans l'académie de Nice.
Pour que tous participent et surtout y trouvent du plaisir, les profs d'EPS jouent sur les règles des jeux, la formation des équipes et la construction d'un parcours individuel qui n'est plus axé sur la simple performance.
Ainsi, au bac, une partie des points est attribuée à la construction de cet entraînement et à la connaissance de ses capacités physiques en fin de scolarité.
Une discipline fondamentale?
L'offre s'est également diversifiée. Marie, 17 ans, en Terminale à Paris, a choisi pour son épreuve du bac l'acrosport (gymnastique acrobatique), le badminton et l'endurance. "Tout le monde trouve quelque chose à son goût, même ceux pour qui le sport est un supplice", lance-t-elle.
"On pratique avec les autres, on apprend à faire ensemble", résume François Lavie, professeur d'éducation physique et sportive (EPS) à Clermont-Ferrand et président de l'association des enseignants de cette discipline, l'AEEPS. "L'époque où le prof donnait le départ du bout de la piste et faisait passer les élèves un par un est finie".
Ce prof construit des groupes autonomes d'élèves. En athlétisme, l'un sera chargé de chronométrer, l'autre donnera le départ, le troisième observera la course en notant ce qui va ou ne va pas selon lui.
En sport collectif, "l'arbitrage est délégué à un groupe d'élèves, même si c'est compliqué car chacun doit se concentrer sur une règle", ajoute M. Lavie. On leur demande aussi "de relever les statistiques (nombre de fois où l'équipe a le ballon, où elle tire, où elle marque etc.) pour en tirer des enseignements".
A l'école élémentaire, un élève a trois heures d'EPS par semaine, mais dans la réalité seulement deux heures en raison "de la pression" du français et des maths, regrette Claire Pontais. "L'EPS est rarement citée dans les disciplines fondamentales. Comme si le corps de l'enfant n'était pas fondamental!"
Les collégiens ont quatre heures en classe de 6ème, trois heures ensuite, puis deux heures au lycée, un horaire inchangé depuis 40 ans, alors que la sédentarité des enfants augmente. "En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25% de leur capacité physique, c'est-à-dire qu'ils courent moins vite et moins longtemps", relève une étude de la Fédération française de cardiologie.
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