Luigi Di Maio a remporté près de 31.000 voix sur les quelque 37.500 votes exprimés, le reste partagé entre les sept autres candidats, a annoncé Beppe Grillo, fondateur et patron incontesté du M5S au cours d'une fête du mouvement à Rimini (nord-est).
"Dans le passé nous avons libéré la colère, maintenant nous nous préparons pour le futur", a-t-il lancé.
Fidèle à sa réputation M. Grillo a ajouté: "nous voulons être seuls contre tous et quand on commencera (les médias, ndlr) à dire du bien de nous, alors ce sera grave".
Luigi Di Maio, 31 ans, plus jeune vice-président de la Chambre des députés de l'histoire italienne, était parti largement favori face à sept candidats quasi inconnus du grand public.
"Vous m'avez donné une grande responsabilité, mais tous ensemble nous pouvons y parvenir" et gagner les élections, a lancé M. Di Maio dans une courte déclaration, après la proclamation de sa victoire.
"L'Italie doit choisir si elle veut survivre ou vivre. Si elle veut vivre, elle doit élire un gouvernement 5 Etoiles", a-t-il ajouté.
"Nous sommes ici non pas pour nous, mais pour nos enfants, car on ne peut plus continuer comme ça. J'ai voté pour Di Maio et je pense que c'est l'une des personnes les plus aptes pour le poste de chef du gouvernement", a expliqué à l'AFP-TV Roberto Pavanello, militant de la première heure.
Des milliers de sympathisants et militants déambulaient à la foire de Rimini, où se déroulait le meeting, écoutant les élus du M5S ou buvant une bière au soleil.
"Nous sommes militants depuis 10 ans, pour nous c'est notre communauté", a assuré Federica, venue avec son mari et son enfant.
Actuellement au coude-à-coude avec le Parti démocrate (PD, centre-gauche, au pouvoir), en tête des sondages avec 26 à 28% d'intentions de vote, le M5S se lance dans cette nouvelle campagne en proposant un candidat rassurant tant pour l'électeur moyen que pour les milieux économiques.
"Di Maio étudie pour devenir Premier ministre. Il se comporte, il parle, il marche même comme un Premier ministre", explique ainsi à l'AFP Alberto Castelvecchi, professeur à l'université Luiss de Rome.
Ses sondages flatteurs et ses succès aux élections locales cachent une réalité bien plus complexe.
D'une part, Beppe Grillo a tenu son mouvement d'une main de fer, expulsant tous les dissidents et contestataires, mais les plaintes devant les tribunaux s'accumulent contre le comique, qui semble fatigué de sa créature.
Grillo s'en va?
Pour cette raison, le candidat au poste de Premier ministre sera également "chef politique" du mouvement, Beppe Grillo se limitant à en être "le garant", une confusion qui désoriente les militants de la première heure.
Et si le M5S accède au pouvoir, il sera lié par le "programme pour l'Italie écrit par les Italiens", publié sur le blog de Beppe Grillo et dont, selon la terminologie du mouvement, les dirigeants ne sont que les "porte-parole".
Ce programme entériné par le vote des militants prévoit notamment un passage à 100% d'énergies renouvelables à l'horizon 2050, le développement public de l'internet à très haut débit et la dénonciation des "privilèges" des syndicats.
Le mouvement est cependant coutumier des brusques revirements: ainsi, le référendum anti-euro réclamé à grands cris il y a deux ans et le revenu minimum universel un temps en tête de son programme sont passés à la trappe, tout comme l'opposition au président russe Vladimir Poutine affichée au temps du procès des Pussy Riot.
Mais si le mouvement fondé en 2009 a créé la surprise en récoltant 25% des voix lors de sa première participation aux législatives en 2013, il semble pour l'instant difficile qu'il transforme l'essai pour accéder au pouvoir à l'issue du scrutin de 2018, dont la date exacte n'a pas encore été fixée.
En effet, le mode de scrutin italien, essentiellement proportionnel, promet pour l'instant un Parlement divisé entre trois pôles (centre-gauche, centre-droit et M5S), alors que le M5S a toujours refusé toute alliance avec les partis traditionnels.
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