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En Allemagne, Merkel et son rival terminent la campagne dans leur fief

La chancelière allemande Angela Merkel, favorite des élections, et son rival social-démocrate bouclent samedi dans leur fief respectif une campagne laborieuse, marquée sur la fin par une montée la droite nationaliste.

En Allemagne, Merkel et son rival terminent la campagne dans leur fief
Angela Merkel lors d'un meeting à Munich le 22 septembre 2017 - Christof STACHE [AFP]

A la veille du scrutin législatif, la chancelière de 63 ans doit se rendre dans sa circonscription de la région du Mecklembourg-Poméranie, dans l'ex-RDA.

Mais elle n'a pas choisi les endroits les plus faciles en décidant notamment d'aller à Greifswald, où le mouvement anti-islam "Alternative pour l'Allemagne" (AfD) a battu son parti lors des élections régionales l'année passée.

Les dernières semaines, la cheffe des conservateurs, au pouvoir depuis douze ans, s'est fait copieusement conspuer lors de ses rassemblements de campagne par des petits groupes de sympathisants de cette droite populiste, qui exigent haut et fort son départ.

Lors de son dernier grand meeting à Munich vendredi soir, c'est un concert de sifflets qui l'a accompagné tout au long de son discours.

Son adversaire social-démocrate Martin Schulz, largement distancé dans les sondages, fera lui son dernier raout électoral à Aix-la-Chapelle (ouest), près de sa ville natale.

Avec un tiers d'indécis et l'érosion du score des conservateurs dans les derniers sondages, l'ancien président du Parlement européen de 61 ans veut encore croire à sa chance. "Qui ne vote pas pour le SPD vote pour Merkel!", a-t-il récemment lancé.

Pourtant, à moins que tous les sondages aient tort, les jeux semblent faits. Les deux derniers pointages des instituts Forsa et Insa diffusés vendredi placent l'Union chrétienne-démocrate et son allié bavarois en tête avec 34 à 36% des intentions de vote.

Mais le SPD a lui aussi continué à baisser, oscillant désormais entre 21 et 22%.

L'AfD en troisième position

Dans la course à la troisième place, la droite populiste de AfD a de nouveau marqué des points. Son score est estimé entre 11 et 13%.

Le mouvement créé en 2013 semble ainsi se détacher de son poursuivant le plus sérieux, la gauche radicale (die Linke), entre 9,5 et 11%.

Pour le Süddeutsche Zeitung, l'arrivée de l'AfD à la chambre basse du Parlement, qui s'apprête à être le premier parti de ce type à entrer en force dans cette enceinte depuis 1945, va "faire date dans l'histoire allemande".

"Des racistes (...) vont venir au Parlement. Le sérieux de la situation n'a été compris que très tard", souligne le journal, pour qui, face à un tel événement, il est difficile de qualifier la campagne d'ennuyeuse.

"Cette alternative pour l'Allemagne, ce n'est pas une alternative, c'est une honte pour notre nation", a lâché Martin Schulz vendredi soir, lors de son meeting à Berlin.

Le succès potentiel de ce parti est aussi à l'origine d'une ultime polémique avant le scrutin.

Le bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie, Peter Altmaier, s'est attiré de nombreuses critiques, y compris de son propre camp, en déclarant qu'il valait mieux s'abstenir plutôt que de voter AfD.

Peu de choix

Au défi d'une potentielle percée de la droite nationaliste s'ajoutera pour Angela Merkel celui de former un gouvernement.

Elle a exclu de gouverner avec les deux partis aux extrêmes. L'option la plus simple sur le papier, et synonyme de continuité politique, serait de reconduire une grande coalition avec les sociaux-démocrates.

Mais le SPD, en pleine crise existentielle, pourrait cette fois choisir de se ressourcer dans une cure d'opposition.

Autre possibilité pour la chancelière: une alliance avec le parti libéral FDP, en bonne voie de revenir au Bundestag après en avoir été éjecté en 2013, et les Verts. Une coalition à deux avec l'un de ces petits partis semble impossible au vu des sondages.

Les divergences entre écologistes et libéraux sur l'avenir du diesel ou l'immigration promettent toutefois d'être très compliquées à gérer.

Et le photogénique leader du FDP de 38 ans, Christian Lindner, --farouchement opposé, entre autres, aux propositions françaises de réformes de la zone euro-- s'annonce comme un partenaire difficile pour Angela Merkel.

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