"Il s'agit d'une recherche très préliminaire fondamentale, essentiellement sur la souris, qui ne change rien à l'analyse bénéfice/risque des vaccins qui contiennent de l'aluminium", a réagi auprès de l'AFP le directeur général de l'ANSM, Dominique Martin.
"Cela ne remet pas en cause la sécurité des vaccins", a-t-il insisté, en ajoutant que "ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de problème de sécurité qu'il ne faut pas faire de recherche".
Ces travaux de recherche ont été supervisés par le professeur Romain Gherardi, chef de service à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil).
Il estime de longue date que les particules d'aluminium présentes dans les vaccins pourraient être à l'origine, chez des personnes génétiquement prédisposées, d'une série de symptômes (fatigues extrêmes, douleurs diffuses, troubles cognitifs...) constitutifs d'une nouvelle maladie, la myofasciite à macrophages.
Cette hypothèse est toutefois controversée au sein de la communauté scientifique.
Une étude avait été confiée en 2014 par l'ANSM au professeur Gherardi à la suite d'un mouvement de protestation d'une association de malades, Entraide aux malades de la myofasciite à macrophages (E3M).
Ces travaux ont déjà fait l'objet de trois publications dans des revues scientifiques. Ils s'articulent selon deux axes.
D'abord, étudier la persistance dans l'organisme et les effets neurologiques de l'aluminium sur des souris qui ont reçu des injections.
L'autre volet de cette recherche s'intéresse à une éventuelle prédisposition génétique pouvant expliquer une intolérance à l'aluminium. Ce volet fait l'objet d'un dépôt de brevet de la part des chercheurs.
"Globalement, il y a une véritable logique dans ce projet, même s'il peut sembler avancer par petites touches sans construire encore un ensemble abouti", note le Conseil scientifique de l'ANSM dans son avis rendu le 8 mars.
"L'apport de l'étude aux connaissances sur la sécurité des vaccins semble significatif, sans être encore déterminant", poursuit l'avis, selon lequel "réplications et approfondissements sont nécessaires".
Le sujet polémique de la vaccination est revenu au premier plan ces dernières semaines avec la décision du gouvernement de porter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants dès 2018.
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