En Irak, les jihadistes font l'objet de deux offensives dans l'ouest et le nord, où les forces gouvernementales ont lancé à l'aube une opération pour reprendre la ville de Hawija.
Trois ans après l'offensive éclair qui avait permis aux jihadistes de s'emparer d'un tiers de l'Irak et de près de la moitié de la Syrie, leur territoire se réduit comme peau de chagrin.
Outre leurs adversaires irakiens et syriens, l'EI est confronté aux puissantes aviations de la Russie, alliée de Bachar al-Assad, et de la coalition internationale antijihadistes conduite par Washington.
Les forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes, et des forces spéciales américaines nettoient les dernières poches de l'EI à Raqa, a rapporté jeudi soir l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les jihadistes sont retranchés dans les sous-terrains de quelques bâtiments de cette ville qu'ils avaient prise en 2014, selon cette ONG basée en Grande-Bretagne, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Les FDS "et les forces spéciales américaines ont commencé les opérations de ratissage dans toute la ville", écrit l'ONG.
- 'Mines enfouies' -
Mais la présence de nombreuses mines posées par les jihadistes entrave une "fin rapide des opérations", et "l'annonce du contrôle total de la ville ne sera faite qu'après" la fin de ce "ratissage et le contrôle (effectif) de la dernière poche où pourraient se trouver des éléments embusqués" de l'EI.
"Les destructions importantes qui ont touché plus de 80% de la ville de Raqa empêchent les forces d'accéder à toutes les ruelles et rues de la ville", ajoute l'Observatoire.
Mercredi, les FDS avaient estimé que la bataille de Raqa "touchait à sa fin".
Près de 15.000 civils seraient encore pris au piège à Raqa, une estimation qu'il est "difficile de vérifier le chiffre exact", avait de son côté indiqué en soirée le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Ces civils "sont confrontés à des conditions incroyablement difficiles" et vivent "des pénuries sévères de nourriture, d'eau et de médicaments", avait dit une responsable de l'Ocha, Linda Tom.
L'organisation ultraradicale est également l'objet d'une offensive distincte des FDS dans la province de Deir Ezzor (est) frontalière de l'Irak, où les forces du régime de Damas sont également engagées.
Dans l'Irak voisin, le Premier ministre Haider al-Abadi a annoncé le lancement jeudi à l'aube de "la première étape de la libération de Hawija", ville située à 230 km au nord-est de Bagdad qui était tombée aux mains de l'EI en juin 2014.
Le chef des opérations dans ce secteur, le général Abdel Amir Yarallah, a fait état de la reprise de 20 localités près d'Al-Charqat, une ville sur la route de Hawija.
Pour sa part, le Hachd al-Chaabi, des unités paramilitaires dominées par des milices chiites, a affirmé qu'un QG près d'Al-Charqat avait été détruit et que beaucoup de jihadistes s'étaient enfuis vers Hawija.
- 'Moments terrifiants' -
"Daech perd du terrain (...) Bientôt il n'aura plus de sanctuaire en Irak", a affirmé de son côté le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Ryan Dillon, lors d'une conférence de presse à Bagdad.
Mais l'offensive suscite l'inquiétude des humanitaires.
Jason Kajer, directeur par intérim pour l'Irak de l'ONG International Rescue Committee, a fait état de "85.000 civils, dont 40.000 enfants, à Hawija et ses environs".
"Ils connaissent des moments terrifiants, car ils craignent d'être pris dans la bataille ou d'être la cible d'un raid aérien", a-t-il dit dans un communiqué. "Ceux qui ont décidé de fuir risquent d'être la cible des tireurs embusqués de l'EI ou d'être tués par une mine".
Outre Hawija, les jihadistes contrôlent encore trois localités dans la province d'Al-Anbar, dans l'ouest du pays: Anna, Rawa et surtout Al-Qaïm, tout près de la frontière syrienne.
Un officier supérieur irakien dans la région a indiqué à l'AFP que les forces irakiennes avaient pénétré jeudi dans le centre d'Anna et que les combats de rue y avaient lieu.
burs/vl/gk
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