"On comptait sortir avec quelque chose, ce n'est pas le cas", a commenté après une réunion au ministère des Transports Patrice Clos (FO), selon lequel le ministère a "dit non" à une autre réunion d'ici à dimanche. Par conséquent, "on maintient le mouvement et on veut l'étendre aux déchets, transports de voyageurs, transports urbains", a-t-il ajouté.
"C'est un échec, nous ressortons plus déterminés que jamais", "aucune réponse concrète" n'a été apportée pour apaiser les craintes des routiers et "nous appelons à une mobilisation massive (...) dans tous les secteurs d'activité", a pour sa part déclaré Jérôme Vérité (CGT).
Le coup d'envoi sera donné dans la nuit de dimanche à lundi, avec des modalités d'action encore à définir localement.
Traditionnellement, les actions de chauffeurs routiers ciblent en priorité les bases logistiques, les zones industrielles, les péages et les dépôts de carburant.
"J'incite tout le monde à faire le plein assez rapidement parce que je pense que la mobilisation va être très, très forte", a d'ailleurs mis en garde M. Vérité.
Grève de 1996
Pour accroître la pression sur les autorités, la CGT a agité le spectre de la grève de 1996, un conflit marqué par douze jours de blocages victorieux pour les routiers.
Ils avaient obtenu la création du congé de fin d'activité (CFA) qui permet aux conducteurs (marchandise, voyageur, déménagement, convoyage de fonds) ayant une ancienneté suffisante de cesser le travail au plus tôt 5 ans avant l'âge légal, en conservant 75% du salaire brut jusqu'à la retraite effective.
L'ensemble des syndicats redoute une remise en cause, partielle ou totale, du dispositif dans le cadre de la réforme à venir des retraites.
"L'addition sociale risque d'être beaucoup plus lourde", a redouté M. Vérité, d'après qui la réforme par ordonnances du code du travail a été "la goutte d'eau qui fait déborder le vase".
Le cahier de doléances déposé mercredi par la CGT et FO contient en effet plusieurs sujets épineux.
"Les organisations syndicales ont pu exprimer toutes leurs revendications, lesquelles allaient bien au-delà des ordonnances sur le travail puisqu'elles portaient sur les salaires, le dialogue social, la directive détachement, la formation professionnelle et l'emploi en général dans la branche", a fait remarquer le ministère des Transports.
La réforme du travail "n'a pas de raison d'inquiéter les routiers en raison de leurs spécificités", a-t-il ajouté auprès de l'AFP. Les ordonnances "ne remettent absolument pas en cause" les temps de pause et de repos qui sont "fixés dans le code des transports pour des raisons de sécurité", avait assuré plus tôt la ministre des Transports, Élisabeth Borne, sur RTL.
Mais les syndicats s'inquiètent davantage d'une future remise en question, par accord d'entreprise, des primes d'ancienneté professionnelle notamment.
Le transport routier c'est "de la sous-traitance en cascade", a développé M. Clos de FO. Entre les TPE et PME, qui représentent plus de 80% des entreprises du secteur, "c'est le moins-disant socialement qui va remporter les marchés, et le salarié sera la variable d'ajustement"
A ce sujet, les fédérations CFDT et CFTC des transports ont proposé la création d'un comité de suivi disposant d'un droit de véto pour "valider ou refuser" les accords conclus dans les petites et moyennes entreprises.
Sans réponse concrète d'ici la fin de semaine, elles ont promis de hausser le ton en participant éventuellement à leur tour à des actions de grève et de blocages.
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