En ce moment

Crash de Phuket: 10 ans après, la justice française tente de relancer l'enquête

Des pilotes surmenés, des règles de sécurité bafouées: dix ans après l'accident d'avion à Phuket, en Thaïlande, qui avait fait 90 morts dont 9 Français, la justice française tente de relancer les investigations en délivrant un mandat d'arrêt international visant l'ex-président de la compagnie aérienne.

Crash de Phuket: 10 ans après, la justice française tente de relancer l'enquête
Des légistes travaillent à l'identification de victimes du crash de l'avion MD-82 à Phuket le 19 septembre 2007 - PORNCHAI KITTIWONGSAKUL [AFP/Archives]

Le 16 septembre 2007, sous une pluie battante, l'avion MD-82 de la compagnie thaïlandaise à bas coûts One-Two-Go en provenance de Bangkok s'écrasait à l'atterrissage, avec à son bord 130 passagers et membres d'équipage.

Cinq ans plus tard, le ministère de la Justice thaïlandais concluait à une faute imputable aux deux pilotes, ajoutant que leur décès dans l'accident mettait fin à la procédure.

Quant à l'enquête ouverte en France depuis juillet 2008 pour homicides et blessures involontaires, "elle est bloquée par Bangkok qui ignore les commissions rogatoires formulées par les magistrats français", a déploré à l'AFP Gérard Bembaron, président de l'association des familles de victimes.

Pour tenter de relancer les investigations, les juges d'instruction ont délivré mi-juillet un mandat d'arrêt international visant Udom Tantiprasongchai, ancien PDG de One-Two-Go et de sa maison-mère Orient Thai Airlines, a-t-on appris mardi de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Convoqué à plusieurs reprises par les magistrats français, l'homme d'affaires ne s'est jamais présenté à ces rendez-vous.

Pour Gérard Bembaron, qui a perdu son frère dans le crash, "il est incompréhensible qu'il ne soit pas poursuivi ainsi que la compagnie au vu du rapport extrêmement sévère", rendu en 2010 par la Thaïlande.

D'après ce document, dont l'AFP a eu connaissance, les temps de vol et de repos réglementaires des pilotes n'étaient pas respectés.

"L'équipage a accumulé du stress, souffrait d'un manque de repos et de fatigue. Lorsqu'ils se sont retrouvés dans une situation critique en conditions météorologiques dégradées, ils n'ont su réagir efficacement", relèvent les enquêteurs thaïlandais.

Faux documents

Après l'accident, afin de produire des temps de vol en conformité avec la règlementation, One-Two-Go a soumis aux autorités de faux documents, d'après une source proche du dossier.

"L'assureur peut demander des copies du journal de bord. Y a-t-il quelqu'un à qui nous pourrions faire confiance pour nous aider à refaire le journal de bord?", s'interrogeait ainsi dans un mail du 13 octobre 2007 l'un des collaborateurs, un courriel adressé notamment à Udom Tantiprasonghai.

L'enquête a aussi montré que la formation et les tests d'évaluation des personnels naviguant de la compagnie ne respectaient pas le manuel de formation des équipages.

Un ancien pilote de One-Two-Go, entendu en mai 2010 par les juges français, a expliqué avoir été embauché à l'issue d'"une entrevue très informelle au café de l'aéroport de Bangkok", n'avoir reçu aucune formation après cette embauche, la compagnie lui faisant effectuer une simple session sur simulateur pendant quatre heures, d'après la source proche du dossier.

Il a aussi raconté avoir reçu 150 dollars en liquide "pour accepter de dépasser les heures limites de vol", une pratique courante selon lui chez le transporteur.

Enfin, l'ex-pilote a pointé du doigt des manquements dans la maintenance des appareils. En cas de problème, "on disait qu'on avait fait la réparation, ce qui était faux (...) L'appareil que je pilotais était à bien des égards continuellement, je dis bien continuellement, illégal", a-t-il assuré aux magistrats français.

One-Two-Go a été inscrit sur la liste noire des compagnies aériennes de l'Union européenne en avril 2009 et a cessé d'opérer depuis 2010.

Début septembre, douze compagnies aériennes enregistrées en Thaïlande, dont Orient Thai Airlines, ont dû suspendre leurs vols internationaux pour non-respect des normes de sécurité dans l'attente d'une nouvelle inspection de l'Organisation de l'aviation civile internationale.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Maison à vendre Carantilly
Maison à vendre Carantilly Carantilly (50570) 120 600€ Découvrir
Maison à rénover
Maison à rénover Saint-Pair-sur-Mer (50380) 402 800€ Découvrir
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly Notre-Dame-de-Cenilly (50210) 179 880€ Découvrir
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly Saint-Martin-de-Cenilly (50210) 196 520€ Découvrir
Automobile
VAN AMENAGE toit relevable
VAN AMENAGE toit relevable La Remuée (76430) 42 000€ Découvrir
Grand C4 Spacetourer Blue HDi
Grand C4 Spacetourer Blue HDi Caumont-sur-Aure (14240) 16 500€ Découvrir
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1  Van
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1 Van Mont-de-Marsan (40000) 17 890€ Découvrir
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450 Villeneuve-d'Ascq (59491) 2 800€ Découvrir
Bonnes affaires
Leica Q2 19051 à l'état neuf
Leica Q2 19051 à l'état neuf Lyon (69001) 2 900€ Découvrir
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf)
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf) Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
grand meuble etagères
grand meuble etagères Bacilly (50530) 70€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Crash de Phuket: 10 ans après, la justice française tente de relancer l'enquête