L'ensemble du système de transport du pays doit être repensé d'ici la fin de l'année. Le gouvernement a annoncé début juillet que la vingtaine de projets d'infrastructures en cours, pour lesquels dix milliards d'euros manquent, allait être mise en "pause". Leur financement doit être repensé face au manque d'argent public.
"La situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui est d'avoir beaucoup d'engagements qui ont été pris, de promesses qui ont été faites, qui excèdent largement les besoins. (...) Il est temps de réfléchir vraiment à une vision stratégique de la mobilité dans notre pays", a récemment dit la ministre lors d'une conférence devant des élus locaux.
Les transports traditionnels doivent, par ailleurs, pouvoir être complétés de modes plus doux comme le vélo électrique, de pratiques plus récentes comme le covoiturage, ou encore de nouvelles technologies comme la navette autonome.
Parmi les chantiers, les calculateurs d'itinéraires devront prendre en compte tous les modes. Il faudra aussi répondre aux 40% de Français qui habitent dans des zones non desservies par les transports publics, et trouver des solutions économiquement viables.
"La politique des transports et de la mobilité doit répondre à ces deux défis, restaurer l'équilibre et l'efficacité des modes traditionnels, et accompagner l'émergence de ces nouvelles mobilités", déclarait récemment Elisabeth Borne à l'AFP.
Le bon usage au bon moment
Pour Jean-Luc Rigaut, vice-président du Gart, qui représente les élus locaux responsables des transports, ces Assises sont une "formidable occasion de reposer la question de la mobilité au sein du quotidien". Il évoque la transition énergétique, "la mise en cohérence du bon usage au bon moment", les modes de financement.
Les usagers paient, en moyenne, 30% du coût réel du ticket de bus ou de métro dans les agglomérations. Le principe d'une écotaxe, abandonné par le précédent gouvernment, pourrait refaire irruption dans les débats.
Elus, associations professionnelles et syndicales, ONG, entreprises et grand public sont invités à s'exprimer pendant ces trois mois, annonce le gouvernement. Six thèmes ont été définis: environnement, révolution numérique, fractures sociales et territoriales, intermodalité, sécurité et sûreté, et gouvernance et financement.
Plusieurs ONG et associations de transport et de défense de l'environnement comptent sur ces Assises pour sortir d'un "modèle de transports à bout de souffle". Elles espèrent que certains grands projets seront définitivement enterrés. Elles disent qu'elles seront "vigilantes sur la qualité du processus de concertation" ainsi que sur les "modalités de décision à l'issue de ces Assises".
Pour fixer la vision des transports dans l'Hexagone à dix ans, et programmer les investissements à cinq ans, le gouvernement prévoit, au terme des trois mois de consultations, débats et réunions que constitueront ces Assises de la mobilité, de présenter un projet de loi début 2018: la Lom succèdera ainsi à la Loti, qui date de 1982.
"Ce que j'attends c'est que ça soit un débat assez ouvert et qu'on arrive effectivement à construire une loi. (...) Le tout c'est de ne pas avoir probablement trop de mesures à la sortie, mais quatre ou cinq idées-clés qui vont nous permettre de progresser demain", dit Thierry Mallet, président de l'Union des transports publics (UTP), qui regroupe les opérateurs de transports comme la SNCF ou Transdev.
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