Sur la route, où les principaux axes ont été déblayés, militaires et bénévoles s'activent pour évacuer le reste des détritus (branches, tôles...), disposés en tas le long des talus.
Dans les stations service, les files d'attente se sont résorbées et les voitures, dont beaucoup sont endommagées (vitres explosées, carrosserie enfoncée ...), peuvent de nouveau faire le plein de carburant.
Un peu partout dans la partie française de l'île, les équipes d'EDF tentent de rétablir le réseau de distribution, et un tiers des foyers ont retrouvé l'électricité, selon le préfet de Guadeloupe Eric Maire.
La compagnie a annoncé que d'ici une semaine, tous les foyers seraient raccordés, soit directement, soit par un générateur.
Avec la reprise progressive des liaisons maritimes et aériennes, tous ceux qui voulaient être évacués sont partis, selon le préfet.
Aux abords de la commune particulièrement dévastée de Grand Case, des pompiers réparent les toits, un peu plus loin dans une école, des militaires évaluent les dégâts pour voir si l'établissement peut accueillir des élèves dès mardi comme le souhaitent les services de l'Etat.
Sur le plan de la sécurité, la présence massive de forces de l'ordre semble avoir découragé les pilleurs et rassuré la population.
"Nous avons fait face à une première phase d'extrême urgence à Saint-Martin, tout n'est pas rétabli. Notre problème principal c'est de rétablir l'accès à l'eau potable", a estimé le préfet de Guadeloupe, de passage sur l'île pour faire un point sur l'organisation.
Des distributions d'eau quotidienne ont lieu à heures fixes dans plusieurs points de l'île où des files d'attente se forment dans le calme, tandis que quelques camions sillonnent le territoire et distribuent des vivres et de l'eau.
"Il s'agit de toucher les personnes où qu'elles soient. Nous allons mettre en place des brigades de proximité avec la Croix Rouge, pour faire circuler l'information et également recueillir les besoins de la population", a assuré le préfet.
Longue haleine
Reste qu'à part les quelques chanceux disposant d'une citerne, les habitants ne peuvent toujours ni se doucher, ni faire leur vaisselle, ni utiliser normalement leurs toilettes.
"On se lave avec de l'eau en bouteille mais c'est pas très économe, ou alors on va se baigner dans la mer", raconte à l'AFP un jeune gendarme envoyé de Martinique, en uniforme et gilet pare-balles dans la chaleur humide (32 degrés) d'un mois de septembre antillais.
L'usine de désalinisation de l'île, seul point de production d'eau en l'absence de nappe phréatique, devrait redémarrer le 19 ou le 20 septembre, avec 20% de sa capacité, et espère retrouver sa capacité de production fin septembre/début octobre, indique le contrôleur général Patrick Bauthéac.
En attendant, sa production sera complétée par une unité mobile que l'entreprise Veolia fait venir d'Espagne, et qui devrait être acheminée en début de semaine pour commencer à produire en milieu de semaine, selon M. Bauthéac.
"On va très rapidement remettre une capacité de l'ordre de 1.700 mètres cubes d'eau par jour", a-t-il assuré, sachant que la consommation d'eau en pic sur l'île est de 5.000 mètres cubes par jour.
"Après, il va falloir la distribuer l'amener au bout du compteur, aujourd'hui beaucoup de matériel en bout de chaîne est dégradé. C'est un travail de longue haleine", estime le responsable.
L'assainissement des eaux usées est un autre défi. L'Etat et la collectivité doivent également mettre en place des salles de classe et logements provisoires pour tous ceux qui ont perdu leur toit.
"Nous sommes toujours dans l'urgence mais derrière, on pense déjà à la reconstruction. On commence à avoir des services administratifs qui refonctionnent", estime le préfet, qui a promis de fournir des renforts en termes de fonctionnaires "pour que les services de l'Etat puissent fonctionner de la meilleure manière".
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