"Nous avons fait une arrestation importante dans notre enquête ce matin", s'est félicité Neil Basu, un responsable de l'antiterrorisme au sein de la police, cité dans un communiqué.
Le suspect, âgé de 18 ans, a été arrêté samedi matin par la police du Kent (sud-est de l'Angleterre) "dans la zone portuaire de Douvres" en lien avec des faits "terroristes", a précisé la police. Le port de Douvres est un point de transit vers l'autre rive de la Manche, notamment les ports français de Calais et belge d'Ostende.
Il était maintenu en garde à vue dans un poste de police local avant son transfert "vers un poste de police du sud de Londres en temps utile", a-t-elle ajouté.
L'attentat - le cinquième en six mois au Royaume-Uni - est survenu vendredi dans une rame en pleine heure de pointe, vers 08h20 (07h20 GMT), dans la station de Parsons Green, située dans un quartier aisé du sud-ouest de Londres.
Vendredi soir, le commandant de l'unité antiterroriste de la police londonienne, Mark Rowley, avait assuré que l'enquête avait fait "de bon progrès".
Mesures de sécurité maintenues
Neil Basu a toutefois rappelé que les mesures de sécurité supplémentaires décidées vendredi étaient pour l'heure maintenues et que l'enquête se poursuivait.
"Bien que nous soyons satisfaits des progrès accomplis, l'enquête se poursuit et le niveau de menace est maintenu à critique", a-t-il indiqué.
Qualifié de "terroriste" par la police et commis au moyen d'un engin explosif artisanal, l'attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique.
Craignant une autre attaque "imminente", les autorités britanniques ont relevé vendredi pour la deuxième fois en quelques mois le niveau d'alerte terroriste de "grave" à "critique", son maximum.
La Première ministre britannique, Theresa May, a aussi annoncé, dans un message télévisé, que des militaires seraient déployés sur des sites clés non accessibles au public pour permettre un renforcement de la présence de policiers dans les transports publics.
En tout, 1.000 policiers seront donc redéployés "à travers le pays", selon Mark Rowley, tandis que "jusqu'à 1.000 militaires" seront affectés dès samedi sur des sites stratégiques comme des centrales nucléaires ou des infrastructures clés, selon le ministère de la Défense interrogé par l'AFP. "Ils ne patrouilleront pas dans les rues", a précisé un porte-parole.
Station rouverte
Selon un nouveau bilan publié par les services de santé samedi matin, 30 blessés, dont aucun grièvement atteint, ont été traités à l'hôpital, pour des brûlures notamment. Seuls trois d'entre eux étaient encore hospitalisés samedi.
Le bilan aurait pu être bien pire, selon Theresa May, qui a estimé vendredi que "l'engin explosif était destiné à faire d'énormes dégâts".
Des photos diffusées sur Twitter montraient un seau blanc en train de brûler mais peu abîmé, dans un sac de congélation de supermarché LIDL à l'intérieur d'un wagon du métro, à proximité des portes automatiques, et dont sortaient des fils électriques.
Les restes de la bombe sont examinés par des scientifiques, selon la police. Interrogée par l'AFP, elle n'a pas souhaité commenter des informations de médias britanniques, selon lesquelles le retardateur de la bombe n'aurait pas fonctionné ou que l'engin contenait des clous et du TATP, un explosif prisé des jihadistes.
La situation était revenue à la normale samedi à la station de métro Parsons Green, où la veille un témoin de l'attentat, Peter Crowley, avait dit avoir vu "une boule de feu", tout en postant sur Twitter des photos de son front brûlé.
Le Royaume-Uni a été frappé ces derniers mois par une vague d'attaques, dans un contexte de multiplication des attentats jihadistes en Europe.
En mai, un kamikaze s'était fait exploser à la sortie d'un concert d'Ariana Grande à Manchester (nord). Bilan: 22 morts. Le mois suivant, des assaillants à bord d'une camionnette avaient foncé sur des passants sur le London Bridge avant d'en poignarder plusieurs, faisant huit morts.
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