Le retour d'une étape de Coupe du monde par agrès en France, après quatre ans d'absence, tombe à pic pour le gymnaste de 27 ans : c'est l'endroit rêvé pour renouer avec la compétition, à quinze jours du rendez-vous majeur de la saison, les Championnats du monde à Montréal (2-8 octobre).
6 août 2016. Aït Saïd quitte les jeux Olympiques de Rio la jambe gauche en équerre, tibia et péroné brisés. Le prix d'une mauvaise réception au saut de cheval en qualifications.
S'ensuivent de longs mois d'efforts pour retrouver la forme, pendant lesquels le spécialiste des anneaux corse encore la difficulté en finalisant en parallèle ses études de kiné.
Comment décrire l'année qu'il vient de vivre ? En trois mots : "hard, très fatigante, usante même".
"C'est l'année la plus dure que j'ai connue. Et de loin", confie Aït Saïd à l'AFP. "Elle a même été plus compliquée qu'après ma blessure en 2012 (une blessure au genou droit survenue au printemps, déjà au saut, l'avait privé des Jeux de Londres, NDLR)."
"J'ai dû concilier la rééducation, la réathlétisation avec les révisions, les exams pour mon diplôme de kiné. Et le retour à la salle n'a pas été une partie de plaisir parce que, tous les jours, l'entraînement a été atroce", poursuit-il.
"Et je ne parle même pas du régime...", lâche-t-il, estimant avoir perdu une dizaine de kilos "parce que je m'étais vraiment laissé aller".
'C'est solide'
Depuis qu'il a repris l'entraînement, diplôme en poche, début juillet, à Antibes où il est désormais installé, Aït Saïd s'astreint à des journées à rallonge, avec deux séances quotidiennes, et même deux sessions hebdomadaires de boxe depuis la rentrée.
Au fil de l'été, le champion d'Europe 2013 des anneaux a donné un aperçu de sa préparation express en postant des vidéos sur les réseaux sociaux. On le voit par exemple grimper des escaliers à vive allure ou encore agiter de lourdes cordes à la force de ses bras.
Le message est clair : le gymnaste n'a certes "pas beaucoup d'entraînement dans les pattes", mais il ne s'est pas économisé au cours des deux mois dont il a disposé.
A Bercy, pour son retour sur les tapis, Aït Saïd s'attend à "une compétition émouvante". "Ma famille, mes amis, tous les gens qui m'ont soutenu seront présents. Il va falloir leur montrer de quoi je suis capable", ajoute-t-il.
Une émotion qui ne le détourne pas de ses objectifs sportifs, déjà élevés. "Sinon, ça ne m'intéresse pas..., souffle-t-il. Ce que j'attends, c'est de faire une médaille à Bercy."
Il sera temps ensuite pour le multiple médaillé européen (cinq fois aux anneaux, une au saut, une par équipes) mais jamais monté sur un podium mondial de se tourner vers le grand rendez-vous québecois.
Sans crainte là non plus.
"Il faut oublier tout ça, sinon on n'avance pas", tranche Aït Saïd.
"Le chirurgien a fait du très bon boulot, le kiné aussi. Effectivement, la jambe a été cassée, il y a eu une fracture ouverte, je me suis fait opérer, on a mis un clou dedans. Maintenant, c'est solide, les muscles sont là, insiste-t-il. Y'a plus qu'à !"
Le programme
Samedi (à partir de 14h00): qualifications par agrès
Dimanche (à partir de 13h20): finales par agrès
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