Les fédérations CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA (Autonomes), FO, FSU, Unsa et Solidaires ont lancé cet appel à la mobilisation vendredi dans un communiqué commun dénonçant les "mesures négatives" du gouvernement qui "s'accumulent" pour les fonctionnaires et qu'elles jugent "inacceptables".
"Une telle unanimité sur un cahier de revendications commun n'est pas arrivée sous les deux derniers quinquennats, ce qui montre bien que personne dans ce gouvernement n'a vraiment appréhendé à sa juste mesure le mécontentement des agents publics", souligne auprès de l'AFP Christian Grolier (FO).
"Il était plus que temps que nous tirions la sonnette d'alarme après ces attaques brutales, répétées", commente Bernadette Groison, de la FSU, "très satisfaite" de cet appel "unitaire" qu'elle avait proposé la semaine dernière.
La date retenue correspond à celle que s'était fixée le gouvernement pour organiser un "rendez-vous salarial" avec tous les syndicats, portant sur le pouvoir d'achat et la rémunération des fonctionnaires en général. Il doit conclure une série de rendez-vous préalables, entamés le 7 septembre, sur des points précis.
Les syndicats, qui ont à plusieurs reprises mis en garde le gouvernement contre des réformes "synonymes de reculs voire de démantèlement", et insistent sur la nécessité d'un "vrai débat" sur les besoins et missions de service public, préalable à toute décision, n'ont pas encore précisé s'ils boycotteraient ce rendez-vous.
Dès sa prise de fonction à la tête du ministère des Comptes publics, désormais chargé de la fonction publique, Gérald Darmanin avait clairement laissé entendre qu'il suivrait la feuille de route du président de la République, Emmanuel Macron, décidé à contenir le déficit français à 3% du PIB en 2017 et 2018 pour répondre aux exigences européennes, alors que 4 à 5 milliards d'euros manquent, selon la Cour des comptes.
Campagne présidentielle
Le 30 juin, M. Darmanin annonçait aux syndicats échaudés par une campagne présidentielle surtout soucieuse du coût des effectifs de la fonction publique, qu'il n'y aurait pas de hausse de la valeur du point d'indice (qui sert de calcul à la rémunération des agents publics) pour 2018. Gelé de 2010 à 2016, il avait été revalorisé de 1,2% en deux fois (0,6% en juillet 2016 et 0,6% en février 2017) en fin de mandat du précédent gouvernement.
Quelques jours plus tard, le Premier ministre, Edouard Philippe, confirmait la volonté du gouvernement de supprimer 120.000 postes dans la fonction publique d'ici à 2022, par le non-remplacement de départs à la retraite, le porte-parole du gouvernement chiffrant à 570.000 le nombre de départs prévus d'ici à la fin du quinquennat.
Le lendemain, M. Darmanin annonçait la réinstauration du jour de carence, une mesure visant à réduire les absences pour maladie des agents publics, soit une perte de revenu non compensée par les employeurs publics, contrairement au secteur privé.
La proposition faite par le gouvernement aux syndicats mercredi pour compenser la hausse de la CSG a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", dit un représentant syndical.
Unanimement rejetée par les syndicats, elle prévoit "une suppression de la cotisation exceptionnelle de solidarité (CES) de 1% pour les fonctionnaires" et de la cotisation maladie de 0,75% pour les contractuels, ainsi qu'une "indemnité compensatoire au 1er janvier". Mais elle ne sera "en aucun cas synonyme de hausse du pouvoir d'achat, contrairement aux engagements pris par le président", selon eux.
Le gouvernement a prévu, dans le cadre du budget pour 2018, d'augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée), utilisée pour financer la protection sociale. Le but est de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé, qui représentent 3,15% du salaire. Une mesure qui ne concerne pas les fonctionnaires en raison de leur statut.
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