Les Espagnols avaient gagné trois des quatre dernières éditions (2009, 2011, 2015), alors que les Slovènes n'avaient jamais fait mieux qu'une quatrième place, en 2009, depuis leur indépendance en 1991.
Ils viseront l'or dimanche contre la Serbie ou la Russie, qui se disputeront vendredi le deuxième ticket pour la finale. S'ils jouent un basket aussi flamboyant qu'en demie, ils ont de bonnes chances de créer l'une des plus grosses sensations de l'histoire de l'épreuve. Car les Espagnols n'ont pas seulement perdu, ils ont été écrasés.
Pour un pays disposant d'un si petit réservoir, les Slovènes ont déployé une force collective étonnante. Les deux stars, Goran Dragic (15 points) et Luka Doncic (11 points, 12 rebonds, 8 passes) ont fait admirablement leur travail, mais ils ont trouvé d'excellents lieutenants dans le pivot Gasper Vidmar (12) et dans le shooteur Klemen Prepelic (13 points), qui passera de Limoges à Levallois à la rentrée. Il faut dire aussi que la récente naturalisation (de complaisance) de l'Américain Anthony Randolph (15 points) leur a donné un sérieux coup de pouce.
Fin de cycle pour l'Espagne
Extrêmement adroits, les Slovènes ont écoeuré tout de suite les Espagnols en rentrant six de leur huit premiers tirs à trois points (14 réussis au total sur 25). Ils ont toujours fait la course en tête et n'ont jamais tremblé.
Cette victoire est tout sauf un hold-up car la Slovénie, invaincue en huit matchs, a fait forte impression depuis le début du tournoi. Les Français en savent quelque chose, qui avaient reçu la leçon (95-78) à Helsinki en première phase.
Pour les Espagnols, c'est la fin d'un cycle. On ne reverra plus Juan Carlos Navarro en sélection, alors que l'avenir de Pau Gasol, le seul à avoir surnagé (16 points) avec son frère Marc (12, 10 rebonds) et le meneur Ricky Rubio (13), est forcément incertain à 37 ans, même s'il n'a pas donné de date pour sa retraite. Cette fois-ci, la "Roja" était vraiment trop diminuée par les forfaits (Sergio Llull, Nikola Mirotic, Rudy Fernandez).
Cette finale est une belle récompense pour Goran Dragic, une valeur sûre de la NBA depuis plus de dix ans (en ce moment au Miami Heat), qui s'était donné une dernière chance de gagner enfin une médaille, à 31 ans, avant de ranger le maillot national.
Pour le tout jeune Luka Doncic, c'est le début, à 18 ans seulement, d'une carrière qui s'annonce exceptionnelle. On devrait voir le joueur du Real Madrid dès l'année prochaine dans les premières places de la draft de la NBA.
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