"C'est quelque chose d'historique de ramener les Jeux", a affirmé à l'AFP la maire PS de Paris à Lima, mais "je ne dis pas que c'est un cadeau. Il va falloir maintenant réaliser ces Jeux et être à la hauteur de la confiance qu'on nous fait, sur le respect des délais, des budgets, etc", a-t-elle poursuivi.
"Ramener les Jeux à la maison", selon sa formule, cent ans après la dernière olympiade parisienne, aura été pendant plus de deux ans une préoccupation constante pour Mme Hidalgo, qui a vécu les échecs de son prédécesseur Bertrand Delanoë, notamment face à Londres.
L'élue socialiste est, avec Tony Estanguet, patron de la candidature, le visage d'une victoire qu'elle insiste à qualifier de "collective", avec des élus de tous bords.
"Elle a fait des milliers de kilomètres, vu tous les membres du CIO (Comité international olympique), mobilisé tous ses réseaux", raconte un membre de son entourage, sans compter l'approche directe, en espagnol, avec les pays latino-américains.
Quand l'idée d'une candidature a émergé en 2014, l'élue s'était pourtant montrée réticente en évoquant, entre autres, les "contextes budgétaires", la nécessité d'accueillir des Jeux écologiques, sobres. "Mais à partir du moment où je me suis engagée, il fallait tout faire pour gagner", dit-elle.
Trois ans plus tard, Mme Hidalgo "espère pouvoir être maire en 2024", a-t-elle récemment déclaré, et donc ouvrir les JO après une réélection aux élections municipales de 2020.
Des Jeux "utiles" à Paris et la France
L'affaire n'est pourtant pas gagnée d'avance.
La maire sait que passée la première euphorie, elle est attendue, avec ou sans JO, par les Parisiens sur les questions récurrentes de propreté ou d'accès au logement.
"JO et élections municipales sont déconnectés", affirme un élu en rappelant que Bertrand Delanoë, moins chanceux, a été réélu.
Certes, organiser les JO est prestigieux et peut faire oublier un temps les polémiques de la fin de l'été à Paris sur les embouteillages, les pistes cyclables qui réduisent les voies pour voitures, ou les phrases assassines d'un livre très critique sur l'élue parisienne.
Anne Hidalgo a contre-attaqué en pointant la "fachosphère, les réacs, néo-réacs, les gros machos". Elle n'a même pas ouvert le livre "Notre-Drame de Paris", d'Airy Routier et Nadia Le Brun (Albin Michel), dit-elle, "Bruno (Julliard, premier adjoint) m'en a lu des passages. On a bien ri".
Avoir les Jeux, "c'est quand même une preuve de plus que ce qu'on est en train de faire à Paris, sur les questions écologiques, économiques, sociales, de solidarité, sur l'innovation, c'est la bonne stratégie de long terme", assure-t-elle.
Désormais, il s'agit moins de "rassurer que démontrer que ces Jeux vont être extrêmement utiles à notre ville et notre pays".
Les écologistes opposés à la candidature, membres de la majorité municipale "plurielle, des gaullistes sociaux aux communistes" dont la maire de Paris est si fière, seront vigilants. Mercredi encore, dans une lettre ouverte à Tony Estanguet, les élus parisiens dénonçaient à nouveau une manifestation "par essence consommatrice de ressources, génératrice de nuisances et de pollutions".
Et avant le scrutin, Mme Hidalgo, l'une des dernières figures en pointe d'un Parti socialiste en déconfiture, va aussi devoir se colleter à la République en Marche, aux objectifs encore discrets, dans une ville qui a voté à 90% pour Emmanuel Macron.
Les sénatoriales donneront dans dix jours l'occasion d'un "remaniement" de l'exécutif parisien, avec le délicat exercice d'y faire respecter toutes les sensibilités de la majorité.
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