"Nous sommes dans un processus d'élaboration, de formation d'un agenda qui mène à une négociation définitive de la crise", a déclaré le président Medina, dans une brève allocution à la presse au sortir d'une réunion avec les deux délégations vénézuéliennes dans les locaux du ministère dominicain des Affaires étrangères.
Les pourparlers doivent reprendre jeudi à 09H00 (13H00 GMT), a-t-il ajouté.
"La seule chose que je puisse dire ce soir, c'est que nous avons écouté les parties, qu'elles se sont exprimées, ont donné leur point de vue sur la situation que vit le Venezuela", a encore indiqué le président dominicain, qui s'est entretenu également avec l'ex-chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, un des promoteurs du dialogue inter-vénézuélien.
Des représentants du gouvernement socialiste de Caracas et de l'opposition se sont retrouvés mercredi en République dominicaine, dans une nouvelle tentative pour résoudre la grave crise politique.
Invités par le président dominicain et M. Zapatero, les délégués du président Nicolas Maduro, installés dans un hôtel luxueux de Saint-Domingue, se sont montrés optimistes.
"Je peux dire que nous sommes très proches de résoudre beaucoup de points qui sont à l'agenda (...) et qui seront au menu des conversations aujourd'hui", a assuré aux journalistes Jorge Rodriguez, mandaté par le gouvernement pour mener ces discussions.
Ancien vice-président, M. Rodriguez est venu accompagné notamment de sa soeur Delcy Rodriguez, présidente de la toute-puissante Assemblée constituante.
Il n'a pas précisé s'il rencontrerait directement les délégués de la Table pour l'unité démocratique (MUD), la vaste coalition regroupant l'opposition.
Parmi eux se trouve notamment Julio Borges, président du Parlement, la seule institution contrôlée par l'opposition.
Le président dominicain n'a pas précisé si les deux parties s'étaient rencontrées en face-à-face.
La tentative de pourparlers a été annoncée mardi soir par M. Maduro, une surprise tant les positions semblaient irréconciliables.
L'opposition a multiplié les manifestations entre avril et juillet pour exiger le départ du président, sur fond d'effondrement économique du pays pétrolier, ruiné par la chute des cours du brut.
Le mouvement de contestation, souvent émaillé de violence, a fait 125 morts en quatre mois et le gouvernement socialiste s'est attiré les foudres de la communauté internationale, qui l'a enjoint à nouer un dialogue avec le camp adverse pour trouver une solution pacifique à la crise.
Dialogue sous conditions
A Washington, l'organisation des Etats américains (OEA) entame jeudi une série d'audiences pour déterminer si le Venezuela peut être passible d'accusations de crimes contre l'humanité devant la Cour pénale internationale (CPI).
Mercredi, Julio Borges a prévenu qu'un dialogue formel ne sera possible que si M. Maduro respecte les conditions posées par la MUD et s'il y a un accompagnement international.
"Je réitère au Venezuela et au monde qu'aujourd'hui, il n'y a pas de dialogue et il n'y en aura pas jusqu'à ce que soient remplies les conditions formulées dans le communiqué" de la MUD, a écrit M. Borges sur Twitter.
Parmi ces conditions figure un "calendrier électoral" incluant la présidentielle de fin 2018, la libération de 590 "prisonniers politiques", le "respect" du Parlement - dont les pouvoirs ont été confisqués par la Constituante - et la levée des sanctions qui empêchent certains opposants de se présenter à des élections.
Le président Maduro a lui appelé la MUD à "respecter la parole donnée à la communauté internationale d'avancer dans la recherche de solutions pacifiques".
Mardi, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a apporté son "soutien total" à cette tentative de dialogue et appelé les deux camps à "profiter de cette opportunité".
Le pape François avait lui appelé lundi l'ONU à aider le Venezuela à sortir de sa crise économique, politique et sociale, tout en reconnaissant que "la situation est très difficile".
Le Vatican avait été l'instigateur d'un premier dialogue en octobre 2016, qui avait échoué, chaque partie accusant l'autre de ne pas avoir respecté sa parole.
L'ex-candidat à la présidentielle Henrique Capriles, figure majeure de l'opposition, a d'ailleurs fixé, mardi soir, comme condition à la reprise des discussions la présence à la fois du Vatican et de l'ONU.
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