Du vendredi 15 au dimanche 24 septembre 2017, la foire de Caen (Calvados) ouvre une fenêtre sur "la France du bout du monde", thème choisi pour l'exposition de cette année. Mais d'autres Caennais entretiennent leur petit coin d'outre-mer au quotidien, souvent depuis des années. Rencontre avec ces passionnés qui font vivre en Normandie la France des Dom-Tom.
Le voyage est dans l'assiette
Parmi eux, on retrouve Éric Vingadassalom. Ce Réunionnais d'origine a quitté il y a plus de 20 ans le soleil de son île pour Caen, où il a "suivi une Normande". Dans le centre-ville de Caen, il tient depuis un petit restaurant, les Saveurs de la Réunion. Du mardi au dimanche, il y invite ses clients à voyager à travers leurs assiettes. Entre les tables de la salle de son établissement, dont les murs sont ornés de photos de paysages paradisiaques et de plages de sable blanc, il parle de "sa clientèle de métro" - entendez métropolitains - des habitués pour la plupart à qui il aime faire partager sa culture.
"J'ai envie de leur faire connaître la Réunion, de leur donner envie d'y partir en vacances", explique-t-il. Pour lui, la cuisine c'est un peu plus que des bonnes recettes. "Dans nos plats, on retrouve un mélange des saveurs de plein d'origines, décrit le restaurateur. C'est comme la Réunion, on l'appelle comme ça parce qu'elle réunit des Indiens, des Africains, des Asiatiques…: c'est très varié, très riche."
L'amour d'une culture
Ici, tout est fait maison. Et pour retrouver les produits typiques qui lui servent de matière première pour ses samoussas, sa fameuse rougail de saucisse ou son boudin noir, Éric a ses bonnes adresses. À Caen, l'épicerie Seven Eleven, dans le quartier de la Grace de Dieu, fait référence pour ses produits exotiques. À noter aussi, Les saveurs du monde, ou encore l'Exotic market au Chemin vert.
Et même si le temps de l'association qui réunissait les Réunionnais de Caen, qui avaient même constitué une équipe de foot, est révolu, le restaurant d'Eric continue d'entretenir l'esprit de son île d'origine. C'est l'esprit d'une autre île que cultive, dans un autre registre, Valérie Delafosse. Cette Caennaise est tombée amoureuse de la Polynésie il y a 25 ans. "Comme beaucoup de gens, j'aime les plages et les cocotiers mais en m'y intéressant de plus près, j'ai découvert une histoire, une culture pour lesquelles je me suis passionnée", raconte-elle.
Des costumes pour toute la France
Une passion qui l'amène aujourd'hui à porter le titre de seule costumière capable de reproduire les habits de danse traditionnelle de cette île du bout du monde. C'est après un voyage dans sa Polynésie rêvée, qu'elle s'offre pour ses trente ans, que Valérie s'est plongée entièrement dans cet univers. "La danse tahitienne, c'est une traduction de la vie quotidienne, décrit-elle. On y retrouve des références à l'amour, aux enfants, aux ancêtres, à la pêche, à la mort… Tout cela se traduit dans les costumes, avec des codes couleurs précis, des règles qui régissent la signification des vêtements."
Depuis son atelier, installé au Mesnil Patry à une vingtaine de kilomètres de Caen, elle confectionne aujourd'hui des tenues pour les troupes de danse tahitienne de toute la France, et même parfois jusqu'à l'Espagne. Son dernier succès? "J'ai appris récemment qu'un de mes costumes apparaissait dans le dernier clip de Théo Suplice, qui est une vraie star de la danse tahitienne", sourit la costumière.
À la foire de Caen, Valérie exposera quelques uns de ses modèles. Elle continuera ensuite d'habiller les danseurs, dont ceux des deux troupes caennaises, avant de s'envoler cet été vers la Polynésie, et pourquoi pas un jour s'y installer pour de bon.
Pratique. Les Saveurs de la Réunion, 7 place Jean Letellier à Caen. Tél. 02 31 85 24 00.Le Heiva des Tamahine, confection de costumes traditionnels. Tél. 06 62 45 49 75.
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