Parallèlement, au terme du même processus de vote, Los Angeles se verra confier les JO d'été 2028.
Qualifiée "d'historique" par le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, cette session l'est à plus d'un titre.
Pour Paris d'abord qui, après trois défaites douloureuses -dont la dernière en 2005 face à Londres-2012-, va enfin décrocher le Graal que représentent les JO du centenaire, grâce à un dossier calibré pour combler les attentes du CIO, mais aussi un timing et un enchaînement de circonstances hyper favorables.
La ville, où le baron Pierre de Coubertin avait créé le CIO et fait renaître les jeux Olympiques en 1894, accueillera donc la grand messe olympique pour la troisième fois après 1900 et 1924.
La France "le mérite"
"La France mérite ce moment", a estimé dans un entretien à l'AFP Tony Estanguet, le co-président de la candidature parisienne qui dit avoir "hâte d'être au 2 août 2024 pour la cérémonie d'ouverture".
La décision prendra une dimension tout aussi historique pour Los Angeles, déjà hôte à deux reprises des Jeux en 1932 et 1984 et surtout pour le CIO qui rompt avec la tradition en attribuant deux éditions des JO lors d'une même session.
"Dans une telle période, le CIO profitera de la stabilité pour les 11 prochaines années", s'est félicité lundi M. Bach pour qui cette double attribution représente "une opportunité en or" dans un contexte de raréfaction des candidatures ou d'opposition croissante des populations concernées qui a conduit Boston, Hambourg, Rome et Budapest à renoncer à postuler pour 2024.
Cette session intervient néanmoins dans un climat tendu pour le CIO, avec tout d'abord une enquête ouverte au Brésil sur des soupçons de corruption dans l'attribution des JO-2016 à Rio.
De plus, le mouvement olympique est loin d'être serein à cinq mois de l'ouverture des Jeux d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, du fait des tensions liées à la Corée du Nord et de l'incertitude qui pèse, comme avant les Jeux de Rio, sur la participation ou non des athlètes russes en raison des accusations de dopage généralisé.
- Vote à mains levées -
Présenté comme un geste chevaleresque, le renoncement de Los Angeles à briguer 2024 pour accepter 2028 n'est en réalité, selon les observateurs, qu'un acte de résignation. "Il n'y avait aucun élément objectif, aucun argument rationnel pour donner les Jeux 2024 à LA. Paris était favori", avance Etienne Thobois, directeur général de la candidature. Un avis majoritairement répandu au sein du CIO.
Car, de ses cuisantes défaites pour 1992, 2008 et surtout 2012 face à Londres, le mouvement sportif français a retenu la principale leçon: ce serait à lui, à l'avenir, de porter une éventuelle candidature et de convaincre les politiques d'abandonner le pilotage.
Bernard Lapasset, président de World Rugby, en fut le premier patron. Derrière se sont agrégés le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet -son alter ego à la tête de la candidature-, puis Teddy Riner, présent à Lima, Marie-José Pérec et autres héros de l'imagerie sportive nationale.
Mercredi à 11h00 locales, les deux villes auront droit à 25 minutes chacune pour une ultime présentation. Les quelque 90 membres du CIO présents éliront ensuite par un unique vote à mains levées les deux villes hôtes.
La question qui leur sera posée sera en substance la suivante: "Approuvez-vous l'accord tripartite conclu entre le CIO, Paris et Los Angeles?"
Il n'y aura donc pas de vote électronique secret comme c'est traditionnellement le cas lors des élections des villes hôtes et pas non plus de cérémonie d'ouverture de l'enveloppe avec le nom de la ville lauréate.
Après toute la pression d'une campagne incertaine de quatre ans, l'absence de suspense imprime donc une atmosphère particulière à cette session.
"C'est une session que j'attends depuis tellement longtemps qu'il y a énormément de tension et d'enjeu, car, on parle de ramener les Jeux en France et à Paris", souligne encore Tony Estanguet.
"Il y a moins de suspense mais ça ne diminue en rien l'émotion et l'importance de ce moment", ajoute le futur président du Comité d'organisation.
Paris-2024 a réservé le restaurant gastronomique Astrud et Gaston, l'une des meilleures adresses de Lima, pour savourer son succès. Avant une série de festivités à Paris dès jeudi et une réception à l'Elysée.
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