Ces pourparlers doivent débuter mercredi en République dominicaine dans le cadre de la médiation proposée par l'ex-chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et le président dominicain, Danilo Medina.
Cette annonce-surprise intervient après des mois de vives tensions dans les rues du Venezuela. En profonde crise politique et économique --avec la chute des cours du pétrole, sa principale richesse--, le pays a été secoué entre avril et juillet par des manifestations quasi-quotidiennes, souvent émaillées de violences, en vue d'exiger le départ du chef de l'Etat, qui ont fait 125 morts.
Ce n'est pas la première fois que ces deux camps tentent de se parler.
Un dialogue politique entre pouvoir et opposition avait en effet été entamé en octobre 2016 sous l'égide du Vatican et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur). Mais la coalition de l'opposition vénézuélienne (MUD) avait gelé ces négociations en décembre, accusant le pouvoir de ne pas appliquer des accords déjà conclus sur un calendrier électoral et sur la libération d'opposants emprisonnés.
Depuis, les positions semblaient irréconciliables.
C'est le chef de l'Etat vénézuélien qui a officialisé mardi soir cette reprise des pourparlers. "Zapatero et le président Medina savent bien que j'ai été le promoteur d'un dialogue (avec l'opposition), j'accepte donc cette nouvelle journée de dialogue", a-t-il déclaré lors d'une réunion de son cabinet retransmise à la télévision.
Cette annonce a été suivie de celle de l'opposition vénézuélienne qui, de son côté, s'est limitée à confirmer une réunion mercredi avec le président dominicain.
"Nous avons décidé d'envoyer une délégation pour rencontre le président Medina afin de présenter les objectifs de la lutte démocratique nationale", a écrit la coalition de l'opposition de la Table pour l'unité démocratique (MUD) dans un communiqué.
Réunion "exploratoire"
Mais les adversaires de Maduro préviennent qu'il ne s'agit pas encore d'une reprise du dialogue mais d'une réunion "exploratoire". Les représentants des deux camps ne devraient donc pas se rencontrer pour le moment.
"L'invitation du président Danilo Medina ne représente pas le début d'un dialogue formel avec le gouvernement. Le temps des gestes symboliques est terminé. Pour entrer dans une véritable négociation, nous exigeons des action immédiates qui démontrent une véritable disposition à résoudre les problèmes nationaux et qui ne serve pas à gagner du temps", a écrit la MUD.
Le secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres a apporté son "soutien total" à cette initiative via un communiqué et appelé les deux camps à "profiter de cette opportunité".
L'information de ce début de reprise du dialogue avait fuité un peu plus tôt dans la journée depuis Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, évoquant une possible reprise, mercredi en République dominicaine, du dialogue entre le gouvernement vénézuélien et son opposition.
Jusqu'ici, aucune confirmation de cette reprise du dialogue n'avait toutefois pu être obtenue à Caracas, ni auprès du gouvernement ni auprès de l'opposition.
Dans un communiqué publié à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie vénézuélienne, Jorge Arreaza Montserrat, M. Le Drian avait déclaré: "J'ai été heureux d'apprendre que le dialogue avec l'opposition allait reprendre demain (mercredi) en République Dominicaine, sous l'égide du président de la République dominicaine, Danilo Medina, et de l'ancien Premier ministre espagnol, le président José Luis Rodriguez Zapatero".
Le chef de la diplomatie française avait ajouté: "C'est une bonne nouvelle, dont j'espère qu'elle se traduira très vite par des gestes concrets sur le terrain."
M. Le Drian a précisé avoir rappelé à son homologue "le risque de sanctions européennes et la nécessité pour le gouvernement du Venezuela de donner très vite des signes concrets de sa volonté de relancer les négociations avec l'opposition dans le cadre d'une démarche qui soit sincère et crédible".
A la mobilisation de la rue de ces derniers mois au Venezuela s'était ajoutée une intense pression diplomatique sur Caracas, doublée de sanctions financières américaines.
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