Dans un document diffusé dans la matinée, le parquet s'adresse à "toutes les unités de police", la Garde civile, la police nationale et les Mossos d'Esquadra, dépendant du gouvernement catalan, et leur ordonne d'agir contre les autorités, fonctionnaires ou particuliers "afin d'éviter la commission de délits".
"Les fonctionnaires de police (...) adopteront directement les mesures nécessaires pour saisir les moyens ou instruments destinés à préparer ou organiser le référendum illégal", peut-on lire à propos du scrutin prévu le 1er octobre.
Parmi ces mesures, le parquet évoque la saisie des "urnes, enveloppes électorales, manuels d'instructions pour les assesseurs des bureaux de vote, formulaires électoraux, propagande électorale, éléments informatiques, ainsi que tout autre matériel de diffusion, promotion ou exécution du référendum illégal".
Le gouvernement régional présidé par le séparatiste Carles Puigdemont a convoqué le 6 septembre un référendum d'autodétermination et se montre déterminé à l'organiser en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle et l'opposition du gouvernement central de Mariano Rajoy.
Le parquet a requis des poursuites contre M. Puigdemont et chaque membre de son gouvernement, les accusant de désobéissance, prévarication et malversation de fonds publics, ce dernier délit entrainant des peines allant jusqu'à huit ans de prison.
Il a également demandé la fermeture du site internet faisant la promotion du référendum et aux médias de ne pas diffuser de publicité institutionnelle liée au référendum.
Cela met les Mossos d'Esquadra dans une situation compliquée, puisque le parquet leur ordonne d'agir contre le gouvernement régional dont ils dépendent directement.
"Les Mossos sont là pour servir tous les citoyens, pas quelques-uns", a déclaré dans la matinée le ministre espagnol de la Justice Rafael Catala à la télévision publique.
Carles Puigdemont a pour sa part demandé lors d'un entretien à la radio catalane Rac1 que l'on laisse les Mossos d'Esquadra "tranquilles".
"Leur fonction principale est de garantir la sécurité des gens (...) C'est cela leur priorité, la police ne doit pas faire de politique", a affirmé le président régional, sans préciser directement s'il leur donnerait des ordres en sens contraire.
Le porte-parole du gouvernement catalan Jordi Turull a de son côté signalé que "la priorité" était pour les policiers régionaux de "combattre le terrorisme jihadiste, vu le niveau de menace", moins d'un mois après les attentats qui ont fait 16 morts, les 17 et 18 août à Barcelone et à Cambrills.
Parallèlement, à Madrid, la Cour constitutionnelle a accepté d'être saisie d'un recours contre une loi régionale qui organise un régime juridique transitoire pour mener la Catalogne vers l'indépendance en cas de victoire du "oui" au référendum.
Et, au Sénat, plusieurs membres du gouvernement ont croisé le fer avec des élus indépendantistes catalans lors de débats très tendus.
"Nous ne sommes plus des serfs", a lancé le sénateur Miquel Angel Estradé à la vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria, tandis que cette dernière accusait les indépendantistes de "distribuer des cartes de bons catalans" et de "vouloir imposer l'indépendance en allant à l'encontre de la démocratie".
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