En 2015, c'était déjà à l'Olympia que Sylvie Vartan avait fêté cinquante ans de succès et son 70e anniversaire. Cette célèbre salle l'a vue devenir vedette en 1961 en assurant la première partie de Gilbert Bécaud avec "Panne d'essence", en duo avec Frankie Jordan.
Une chanson enregistrée au pied levé pour faire plaisir à son frère Eddie: "Il m'a poussée dans le studio. Je ne me consacrais pas du tout à la chanson. Depuis l'âge de 6 ans et un premier tournage, je voulais être comédienne", dit Sylvie Vartan à l'AFP.
Vendredi et samedi, avant Lyon le 23 septembre, la chanteuse promet de faire revivre l'époque yéyé "qui ont été des années rouge et or", souligne-t-elle pleine de nostalgie.
"C'était une époque flamboyante, tourbillonnante. Il n'y a pas eu d'équivalent depuis... C'était le début d'une révolution sociale et artistique. C'était joyeux, fort et inattendu, sans plan de carrière", ajoute-t-elle.
"Le monde était moins fou et la musique s'en ressentait. L'art se calque toujours sur l'époque. Aujourd'hui, la musique est à l'image du monde : beaucoup plus violente, saccadée, sombre, moins mélodique", regrette la chanteuse, 73 ans depuis le 15 août.
Si la première partie de son nouveau spectacle réunira des pépites 60's rarement interprétées, la seconde remontera les années 80 jusqu'à aujourd'hui. Un nouvel opus est d'ailleurs annoncé pour l'an prochain. Un titre écrit et composé sur mesure par Keren Ann est déjà enregistré. Carla Bruni qui a déjà offert "Je chante le blues" à Sylvie Vartan, sera également de nouveau sollicitée.
"Trac de folie"
"Au temps des yéyés, on privilégiait la musique. Les paroles ne comptaient pas vraiment. Elles ont d'ailleurs été décriées à juste titre. La seule chose qui comptait, c'était le rythme", ajoute la chanteuse. "A cette époque, je ne réalisais pas, tellement les choses allaient vite. J'étais comme en état d'ivresse".
Ces deux dernières années, le théâtre lui a offert "un immense bonheur", dit-elle. "Je suis extrêmement +traqueuse+ et rien ne s'arrange... Le théâtre m'enlève le trac, sans doute car on se cache derrière un personnage. Quand je chante, il n'y a pas d'artifice. Je me trouve dans une forme d'impudeur et je ressens alors un trac de folie".
Avec "Ne me regardez pas comme ça", pièce de boulevard dont elle a partagé l'affiche avec Isabelle Mergault, Sylvie Vartan confie s'être "follement amusée" à bousculer son image, en redécouvrant la comédie, son premier rêve artistique avant de céder aux sirènes du music-hall.
Une carrière que le biographe Benoît Cachin a revisitée dans une volumineuse monographie intitulée "La Plus belle pour aller chanter", qui vient de paraître aux éditions Gründ. L'ouvrage passe en revue ses 64 albums et 1.500 chansons enregistrées (en dix langues) depuis 1961 et fourmille d'anecdotes.
"Chanter lave l'esprit et le coeur. Les moments de partage entre un artiste et le public sont très bénéfiques, comme une thérapie", estime Sylvie Vartan, "inquiète" face à l'actualité et face à un monde qu'elle qualifie de "poudrière".
Mariée à Johnny Hallyday de 1965 à 1980, formant un couple emblématique avec leur fils David, la chanteuse se dit rassurée après s'être fait beaucoup de soucis depuis l'annonce par le rockeur de son cancer: "Les signes d'amélioration sont bons. Il est très fort, avec beaucoup de ressources".
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