Dès 07H00, les forains ont bloqué la place de l'Etoile à Paris, en haut des Champs-Elysées, plaçant leurs camions en travers des artères avant de les dégager pour tourner autour de la place et l'Arc de Triomphe dans un concert de klaxons, a constaté un journaliste de l'AFP.
Aux alentours de 12h00, des dizaines de camions, dont certains tiraient des manèges sur des remorques, continuaient de rouler au pas sur la place dans une ambiance très bruyante, en diffusant dans leurs hauts-parleurs "Mon manège à moi" d'Edith Piaf.
Selon Marcel Campion, "environ 10.000 camions sont mobilisés sur toute la France, et 400 à 500 à Paris".
Des opérations escargots étaient également recensées sur l'autoroute du Nord, dans les deux sens, de même qu'aux abords de Toulouse, au niveau du péage de l'autoroute Bordeaux-Toulouse, ou encore sur l'autoroute de l'Est en direction de Strasbourg près de Brumath (Bas-Rhin).
Près de Lyon, quatre barrages filtrants ont été organisés, provoquant plusieurs kilomètres de ralentissements sur l'A7 et l'A47, ont indiqué les CRS.
Dans le nord de Marseille, une trentaine de camions étaient rassemblés, notamment autour de l'A55 et de l'A7, et une quinzaine bloquaient la frontière italienne sur l'A8.
Des camions de forains ont également provoqué bouchons et ralentissements aux échangeurs d'accès à Rouen, selon la société d'autoroutes Paris Normandie, et perturbé la circulation à Epernay et ses alentours.
"Spécificité" foraine
"Peut-être qu'ils (le gouvernement) vont enfin nous entendre. On est déterminés, on n'a rien a perdre, c'est ça ou on crève. On ne demande pas de subventions, on veut juste bosser", a affirmé à l'AFP un forain place de l'Etoile.
Les manifestants arboraient des t-shirts "Sauvez nos fêtes. 35.000 familles, 200.000 emplois en danger" et certains camions étaient barrés d'autocollants "Forains en colère".
Alors que plusieurs syndicats appellent à des grèves et manifestations contre la réforme du Code du travail, Marcel Campion, qui gère notamment la grande roue place de la Concorde à Paris, a appelé ses pairs à manifester contre une ordonnance du 19 avril concernant leurs activités.
Ce texte impose aux municipalités d'organiser un appel d'offres pour tous les emplacements publics d'animation.
"Il est hors de question qu'on soit +ubérisés+ dans notre profession", s'est insurgé M. Campion, pour qui cette ordonnance signe "la mort" du métier de forain.
"Notre métier a une spécificité d'occupation du domaine public bien établie depuis des décennies. On veut sortir de cette ordonnance", a expliqué à l'AFP Christian Lentz, du Syndicat associatif pour le maintien et la sauvegarde de la fête foraine, présent à la Concorde.
"Nos emplacements sont reconduits tous les ans, j'ai repris la place de mon père qui avait repris la place du sien, j'espère que mon fils bénéficiera des miens... (...) C'est une tradition, c'est nos us et coutumes", développe-t-il, affirmant que l'intersyndicale foraine souhaitait être reçue par le Premier ministre.
Dans un tweet, le vice-président du Front national Florian Philippot s'est mis en scène dans une vidéo à l'intérieur d'un poids lourd d'un forain. Il juge "catastrophique pour les salariés" la réforme du Code du travail et ajoute: "Les forains sont touchés par ce grand mouvement de libéralisation qui les frappent, ce sont nos amis, on leur donne un petit coup de pouce ".
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