Le visage marqué, les traits tirés, les yeux cachés derrière des lunettes de soleil, certains avec des couvertures de survie, les rescapés sont arrivés en fin d'après-midi.
Parmi eux, quelques un portaient des bébés dans les bras, ou avaient des bagages légers.
"Ce sont principalement des blessés légers ou des personnes qui ont été choquées", a-t-on précisé à la préfecture de Guadeloupe, ajoutant qu'il s'agit d'une "évacuation sanitaire".
Une vingtaine de bébés, ainsi que 50 à 70 enfants font partie des passagers, a-t-on appris de sources aéroportuaires.
Dominique, habitante depuis dix ans de Saint-Martin qui se trouvait en France au moment de l'ouragan, est venue chercher sa petite-fille de 15 ans.
"Tout le monde essaie de fuir, c'est une terreur là-bas", raconte-t-elle. Sa petite-fille "a vu des gens en armes, tirer sur des gens. Elle est traumatisée et il n'y a pas eu de soutien psychologique".
Elle se dit "révoltée" contre le gouvernement. "Ils ont mis en place des numéros de téléphone mais ça n'aboutissait pas. Il n'y a que les réseaux sociaux et la solidarité qui ont marché".
"La population n'a pas eu de secours, ils ont été laissés pour compte. Ils ont été obligés de s'organiser en milices et se relayer pour pouvoir se défendre. Tout a été saccagé par les pillages. (...) Tous les gangs sont venus côté français pour saccager avec des fusils, des machettes jusque dans les habitations. C'est un chaos incroyable".
Un dispositif d'accueil humanitaire a été mis en place avec la Croix-Rouge, une cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) et le Samu de Seine-Saint-Denis. Des personnels de la SNCF devaient aussi être présents, au cas où certaines personnes auraient besoin d'être transportées ailleurs en France.
"Au départ de Saint-Martin, les priorités d'embarquement sont les suivantes: malades, blessés, touristes, enfant de mois de trois ans avec un accompagnateur, puis enfants de moins de six ans avec un accompagnateur", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Sécurité civile.
Un avion militaire est également arrivé à l'aéroport d'Eindhoven aux Pays-Bas à 13H30 GMT (15H30 heure de Paris) avec cent personnes à bord.
L'ouragan a "entièrement détruit l'île", a expliqué à l'AFP Clara James, 30 ans, une habitante de Rotterdam qui était venue voir sa famille à Saint-Martin, côté néerlandais.
La jeune femme qui vient d'atterrir à Eindhoven avec ses enfants raconte des scènes effroyables: "Tout est marron, cela ressemble littéralement à une zone de guerre. Et au coucher du soleil, à la tombée de la nuit, les gens commencent à voler. Car ils n'ont plus rien, leurs maisons sont détruites, des gens sont morts, électrocutés. Je n'ai pas les mots..."
burs-sva-mig/spe/jcc
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