Le président a fait ces annonces à Toulouse, où il a visité un centre d'hébergement pour mères isolées, avant de décoller dans la soirée pour les Antilles frappées par l'ouragan Irma.
Après une table ronde avec les acteurs du logement, M. Macron a détaillé un nouveau dispositif de prise en charge des plus défavorisés, baptisé "Logement d'abord", qu'il a défendu pendant sa campagne présidentielle. Il s'agit de remplacer les logements d'urgence et les nuitées d'hôtel par des solutions de logements plus pérennes.
Ainsi 50.000 places supplémentaires pérennes doivent être créées, dont 10.000 dans des pensions de famille et 40.000 dans le parc locatif. Elles doivent remplacer des nuitées d'hôtels, qu'il juge inadaptées et "très coûteuses". Ce volet fera l'objet d'une "mise en oeuvre accélérée dans 15 territoires volontaires dont Toulouse", a expliqué le président.
Par ailleurs, il veut accroître la construction de logement neufs dans le parc social, en portant à 40.000 par an dès 2018 et "sur tout le quinquennat" la construction de logements "très sociaux".
Il a aussi souhaité "faire tourner davantage le parc social en faisant rentrer beaucoup plus de monde et activer un politique de baisses des prix" des logements sociaux.
Troisième volet, M. Macron veut "libérer" la construction dans le parc libre grâce à "une réduction des exigences des normes environnementales et sociales" pour obtenir "une production massive" de logements neufs en quelques années.
"Notre pays en construit trop peu car notre système est bloqué par la sur-règlementation", a-t-il estimé. Il faut "diminuer cette règlementation pour la rendre plus pragmatique, y compris sur des normes qui relèvent de très bons sentiments, quelquefois environnementales et sociales".
"Il y aura énormément de (gens) qui s'élèveront contre ça, tous ceux qui ont dit (que) ces normes (sont) sur tout le territoire pour tout le monde": "on me dira que je ne respecte pas l'environnement, ou parfois le handicap, parfois ceci ou cela. Mais il faut du pragmatisme", car "c'est essentiel pour résoudre le problème du logement", a-t-il estimé.
Bain de foule et manif
Ces mesures s'inscriront dans un vaste plan logement, qui doit être présenté au prochain Conseil des ministres. Un plan sur lequel plane l'ombre de la baisse décriée de 5 euros des APL, coup de rabot annoncé fin juillet et jugé "pas intelligent" par le Premier ministre lui-même, avant l'épineuse présentation du projet de budget pour 2018.
Le président a appelé la semaine dernière "tous les propriétaires à baisser les loyers de 5 euros par mois", s'attirant des critiques à droite comme à gauche, comme des fédérations de propriétaires.
Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard a promis une "réforme structurelle" de ces aides pour mettre fin à un "système pervers" responsable d'une inflation des loyers. De premières pistes sont d'ores et déjà critiquées par des associations de défense des mal-logés.
Dans la Ville rose, entre 300 à 400 personnes, selon la préfecture, 2.000 personnes, selon la CGT, ont manifesté à cette occasion pour dire "non à la baisse des APL" (aides personnelles au logement) ou "non aux ordonnances", à la veille d'une journée de mobilisation contre la réforme du droit du travail.
A quelques centaines de mètres des manifestants, M. Macron s'est offert un long bain de foule improvisé à la mi-journée. "Ne lâchez rien", "merci", lui ont répété les badauds, parmi lesquels figuraient des militants d'En Marche !
En arrivant sur place en milieu de matinée, le chef de l'État, dérogeant à son habitude, a longuement répondu à un journaliste qui lui demandait s'il regrettait d'avoir employé le mot de "fainéants" pour qualifier des opposants à sa politique de réformes. "Absolument pas", a-t-il rétorqué, assurant ne pas l'avoir fait "avec l'esprit de polémique".
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