"Nous n'avons trouvé aucune trace de fipronil dans les élevages français", a assuré Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture sur Europe 1, évoquant toutefois une exception.
"Il y a eu un élevage dont les oeufs avaient été contaminés et (...) le propriétaire s'était spontanément manifesté", a-t-il expliqué.
Cet éleveur du Pas-de-Calais avait signalé fin juillet la contamination de ses oeufs après l'utilisation de ce produit par son fournisseur belge. Aucun oeuf de son élevage n'avait été vendu.
Pour le reste, "tous les cas de contamination en France étaient des produits d'importation qui venaient de nos voisins, Belgique et Pays-Bas", a assuré M. Travert, précisant que 2.900 élevages français avaient été contrôlés.
Les services départementaux de l'État ont mis à profit les recherches sur l'usage du fipronil pour dresser plus largement un état des lieux des pratiques en matière de traitements anti-parasitaires contre le pou rouge de la volaille, indique le ministère.
Ils ont ainsi recherché en particulier des traces d'un deuxième insecticide, l'amitraze.
"Au final, 45 élevages répartis dans 15 départements ont été identifiés comme ayant employé un médicament vétérinaire à base d'amitraze, en dehors du mode d'utilisation autorisé", indique le ministère.
Cet usage a néanmoins toujours eu lieu "dans des bâtiments vides et en l'absence des poules pondeuses".
Les résultats des prélèvements d'oeufs systématiquement effectués dans les bâtiments ayant été traités "s'avèrent tous négatifs, l'amitraze n'ayant été détecté dans aucun prélèvement".
Nouveaux produits retirés
La contamination de dizaines de millions d'oeufs au fipronil est apparue au grand jour début août et a concerné des produits vendus dans presque toute l'Union européenne (UE). Elle provient de la désinfection d'élevages de poules pondeuses avec cet antiparasitaire strictement interdit dans la chaîne alimentaire.
La fraude a surtout été pratiquée aux Pays-Bas et en Belgique mais la Commission européenne, qui estime qu'elle remonte à septembre 2016, a fait aussi état de cas potentiels en Allemagne (sept élevages), en France (l'unique élevage cité par M. Travert), en Italie (10 élevages) et en Hongrie (deux élevages).
Elle a conduit au retrait de nombreux produits par la grande distribution, allant des gaufres aux brownies. Les derniers en date recensés en France sont des biscuits fourrés Mister Choc Chocolat de marque Lidl et des gaufres de la Biscuiterie Latour, située à Givet dans les Ardennes.
Les produits retirés du marché venaient majoritairement de Belgique et des Pays-Bas, mais certains ont été fabriqués en France, à base de matières premières venant des Pays-Bas.
"La France n'a pas perdu de temps pour mettre en place les contrôles mais nous avons été alertés trop tardivement", a affirmé lundi M. Travert, évoquant un projet de "proposition commune" avec ses homologues belges et allemand pour améliorer le système d'alertes entre membres de l'UE.
Il veut "voir se poursuivre rapidement au niveau communautaire le travail de fond sur l'optimisation du dispositif de lutte contre la fraude alimentaire", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le ministre a rappelé qu'une réunion des ministres de l'Agriculture devait se tenir le 26 septembre, à l'initiative de la Commission européenne.
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