Vendredi, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme et enjoint à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi à "se mobiliser": le nombre de musulmans rohingyas ayant fui au Bangladesh ces deux dernières semaines s'élève désormais à 270.000.
Et des milliers d'entre eux seraient toujours en fuite, sur les routes ou parfois réfugiés sur des collines loin de la frontière, sans eau ni nourriture.
Le gouvernement birman a promis la mise en place de trois camps dans le nord, le sud et le centre de Maungdaw - épicentre des violences depuis deux semaines.
"Les personnes déplacées qui sont actuellement éparpillées pourront recevoir une aide humanitaire et des soins médicaux", organisés par la Croix-Rouge locale, a indiqué samedi le quotidien Global New Light of Myanmar.
Les civils rohingyas fuient les violences dans leur région depuis que l'armée a lancé une vaste opération à la suite d'attaques fin août contre des postes de police par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane.
Le Bangladesh a exhorté la Birmanie à endiguer l'exode. Environ 27.000 bouddhistes et hindous ont également fui leurs villages. Ils ont pour la plupart trouvé refuge dans les monastères et les écoles un peu plus au sud de la région.
Au total, on estime qu'entre les violences d'octobre qui avaient poussées 87.000 personnes à fuir et les troubles actuels, près du tiers des Rohingyas de Birmanie (estimés à un million) sont désormais au Bangladesh.
L'ONU s'inquiète de ce que les capacités d'accueil au Bangladesh sont désormais saturées, avec des camps de fortune émergeant le long des routes et une crise humanitaire en vue.
Par ailleurs, la rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, a estimé dans une déclaration à l'AFP vendredi que plus d'un millier de personnes, essentiellement des Rohingyas, pourraient avoir été tuées.
Elle a exhorté Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix 1991 à "montrer au monde que ce pour quoi elle s'est battue était une Birmanie libre et démocratique" et à "se mobiliser" dans cette crise.
"Je crois que cela va être une des pires catastrophes que le monde et la Birmanie ont vu ces dernières années", a-t-elle ajouté, déplorant l'absence d'accès à cette région de l'ouest de la Birmanie.
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