En découvrant son île, d'ordinaire paradisiaque, de Saint-Barthélemy ravagée ce matin, Kevin, a eu une vision d'"horreur": "Les toits arrachés, les rues inondées, le réseau électrique... Tout et cassé. C'est terrible", a-t-il raconté sur BFMTV. "Hyper traumatisé", il a l'impression que "ce n'est plus le même endroit".
"C'était atroce. On marchait entre les tombes des cimetières détruits, les toits (des maisons) détruits, les gens étaient démunis. Au réveil il n'y avait plus rien. C'est comme si on avait enlevé l'âme de Saint-Barth" qui "ressemble à un morceau de caillou vide", a raconté un autre habitant à la radio Guadeloupe 1ère.
"Les dégâts sont atroces" et "on sait pas quoi faire", dit-il. "On attend, on a plus d'eau, d'électricité. On n'a plus d'informations, on est coupés du monde".
A Saint-Martin aussi, les habitants ont découvert ce matin "un paysage apocalyptique", selon Maeva Myriam Ponet, journaliste à Guadeloupe 1ère, qui a cité pêle-mêle sur la radio France Info "des toitures arrachées, des amas de tôle partout dans les rues, des voitures renversées, des arbres déracinés".
"Les routes sont impraticables, des bateaux ont coulé. Le port de Marigot (chef lieu de Saint-Martin) ressemble à un cimetière de bateaux. Pas d'électricité, toujours pas d'internet, pas d'eau, le téléphone vient tout juste d'être rétabli".
"On a l'impression d'une ville qui (a) été bombardée", avec "une maison sur deux pulvérisée", abonde un autre habitant de Marigot, joint par LCI.
"Tout ce qui n'avait pas un minimum de solidité n'existe plus", confirme Steve Prudent, journaliste de la télévision Outre-mer 1ère, alors qu'une autre journaliste locale évoquait "un cauchemar".
En sortant ce matin, "on avait l'impression que tout avait été soufflé par une bombe atomique (…) Tout était soufflé, éventré, on n'en croyait pas nos yeux", a raconté une autre habitante de Saint-Martin, Dany Magen-Verge, sur la télévision franceinfo.
"Je suis encore là"
Les habitants sortaient à peine d'une nuit décrite par beaucoup comme cauchemardesque.
"Ca va crescendo. Tout doucement ça attaque, les vents arrivent", a expliqué Kevin, depuis Saint-Barthélemy. "Et d'un coup ça commence vraiment à péter dans tous les sens et là, vous avez des bourrasques et vous entendez des bruits, des projectiles qui tapent de partout". Mais "impossible de sortir", tellement les vents étaient "puissants".
Dans l'hôtel où se trouvait Maeva Myriam Ponet à Saint-Martin, "on a dû se regrouper à plusieurs dans quelques chambres, parce que certaines avaient perdu leurs portes ou leurs murs, certaines baies avaient explosé".
L'immeuble de Dany Magen-Verge s'est lui mis à "trembler". "On avait l'impression qu'il allait imploser. Les feuilles de tôle se sont arrachées", une baie vitrée "a été complètement soufflée", le vent et l'eau se sont engouffrés dans la maison.
"C'était un fracas infernal, entre le bruit du dehors et les objets qui se cassaient à l'intérieur. On a passé la nuit dans une salle de bain, derrière une machine à laver" poussée contre la porte, a-t-elle expliqué.
Et lorsque l'oeil du cyclone est passé, que les vents se sont calmés à Saint-Barthélemy, Kevin est sorti après avoir entendu "des gens crier". "C'était vraiment la panique. Je voyais des scènes horribles, des gens vraiment en détresse".
A Saint-Martin, Dany Magen-Verge était juste "contente" que cela s'arrête. "J'avais une espèce de soulagement, je me suis dit : +je suis encore là+".
Mais d'autres mauvaises surprises attendaient les habitants de l'île. "Du côté des autorités, le constat est le même": les pompiers, la préfecture et l'hôpital sont "sinistrés", souligne Maeva Myriam Ponet
Pire, dans ce chaos, plusieurs habitants ont fait état de pillages dans les rues. "Des jeunes dévalisent les magasins sous le regard désabusé de la police. On dirait presque un pays en guerre", déplore Mme Ponet.
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