Survolant les phases de poule face au Japon (72-14), l'Australie (48-0) et l'Irlande (21-5), pays hôte, les bleues ont échoué demi-finale, face aux anglaises (3-20). Elles ont finalement remporté la petite finale face aux USA, après une rencontre totalement maîtrisée (31-23). Julie Duval, sélectionnée parmi le XV de France a fait son retour en France il y a une dizaine de jours...
Bonjour Julie, comment avez-vous vécu votre première Coupe du Monde avec les bleues?
"J'avais une revanche à prendre par rapport à 2014 car j'ai fait partie des quatre dernières à sortir du groupe. Cela m'a forgé un caractère, j'ai travaillé d'autant plus pour finalement être sélectionnée cette année. Pouvoir en vivre une dans sa carrière c'est exceptionnel! On se bat tous les jours pour ça. C'est une chance de faire partie du groupe car on est tellement de françaises à batailler pour avoir sa place".
Quel est votre plus beau souvenir de la compétition?
"Quand on nous remet la médaille de bronze, on réalise vraiment qu'on a remporté le match face aux USA et qu'on termine 3e. D'autant plus qu'on avait le public avec nous, on avait l'impression d'être chez nous quand on entendait "Allez les bleus!" C'était incroyable!
Vous avez obtenu le bronze, quel est votre sentiment?
"On y allait pour faire championnes du monde. Il y avait forcément de la frustration et de la déception car on avait bataillé toute l'année pour aller en finale. On ne voulait en aucun cas rentrer bredouilles. Lors de la petite-finale on voulait montrer que nos efforts allaient payer à un moment donné. On a tout donné et montrer aux français que l'on était présentes".
Selon vous, qu'a-t-il manqué à l'Équipe de France pour accéder à la finale?
"On ne sait pas trop. On était peut être un peu moins fraîches que les anglaises (ex-championnes du monde, ndlr). Elles ont des contrats professionnels, en France ce n'est pas le cas. C'est peut être là que s'est fait la différence".
Justement, vous cumulez vie sportive de haut niveau et vie professionnelle, comment gérez-vous ce rythme?
"J'ai la chance d'avoir un employeur hyper compréhensif. Legallais m'a vraiment aidé dans mon double-projet. Le rythme de vie est vachement contraignant mais je suis vraiment soutenue côté professionnel c'est soulageant. Depuis quelques années, la fédération a mis en place des contrats, signés par la région, la fédération, notre employeur et nous-même, qui nous permettent de dégager du temps pour pouvoir nous entraîner et partir en compétition. Au début, pour pouvoir partir en sélection, je devais poser mes congés".
Il y a eu un record d'audience lors de la Coupe du Monde sur France Télévisions, c'est important pour la pratique du rugby féminin?
"Bien sûr. Plus on est médiatisées, plus les gens s'intéressent. Plus on est reconnues et plus les gens ont envie de regarder. Avant, hormis les familles, les proches et nos clubs, très peu de gens suivaient le rugby féminin. On s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de monde qui regarde et se prennent au jeu jusqu'au bout. Les médias ont une grosse part de responsabilité pour développer la pratique".
Pensez-vous que cette médiatisation peut donner un coup de pouce aux jeunes filles qui hésitent encore à s'initier au rugby?
"Oui. Le fait que l'Équipe de France féminine fasse de bonnes prestations permet aux jeunes filles d'avoir des modèles. C'est un sport de combat qui peut faire peur, ce n'est pas forcément ancré dans les "moeurs" des parents, mais c'est accessible pour tout le monde".
De retour à Caen après cette expérience en bleu, Julie Duval s'accorde des vacances, bien méritées, avant de reprendre la compétition en Armelle Auclair avec l'Ovalie Caennaise le 24 septembre prochain, contre Rueil.
A LIRE AUSSI.
Rugby Féminin. Le carnet de voyage de l'Ovalie Caennaise
Fatma Samoura, première femme secrétaire générale de la Fifa: "Le plafond de verre tombe"
Rugby: le grand défi des Bleues en demi-finales du Mondial
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.