En Guadeloupe, à peine rouverts pour la rentrée lundi, les établissement scolaires "fermeront mardi 5 et mercredi 6 septembre", a annoncé la préfecture dans un communiqué.
Les "habitations situées sur les côtes basses ou en bord de falaise" seront évacuées, en raison d'un risque "d'inondation" à cause de fortes houles, mais aussi "de l'érosion des falaises pouvant entraîner des effondrements". Les personnes concernées seront relogées notamment dans des gymnases ou des abris mis à disposition par les communes.
Par ailleurs, les administrations publiques seront fermées mercredi. Le préfet recommande également aux entreprises privées d'en faire de même, "afin de laisser les routes dégagées pour la circulation des secours".
Enfin, les hôpitaux doivent avoir "72 h d'avance en médicaments, nourriture et eau potable" et doivent "vérifier le fonctionnement de leur groupes électrogènes."
L'ouragan Irma se trouvait lundi soir à 790 km à l'est des Petites Antilles et se déplaçait dans leur direction à une vitesse de 20 km par heure. L'ouragan devrait les atteindre dans la nuit de mardi à mercredi.
Dans les îles du Nord, Saint-Barthélémy et Saint-Martin, qui risquent d'être particulièrement touchées, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu lundi.
"Il faut absolument que les personnes prennent tout de suite toutes les mesures pour aller ailleurs", a mis en garde la préfète déléguée de Saint-Martin et Saint-Barthélemy Anne Laubies, lors d'une conférence de presse à Saint-Martin.
"Dans le noir"
"L'épisode qu'on a, avec ses vents, la pluie, la houle cyclonique et marée haute, fait que nous sommes dans la situation du plus haut risque pour 11.000 personnes, dans la plus haute hypothèse", a-t-elle indiqué.
Interrogée par Le Pélican, le quotidien de Saint-Martin, elle a annoncé un passage en alerte rouge cyclonique, synonyme de confinement de la population, mardi à midi.
Météo France prévoit un début d'activité mardi soir. "Le danger sera d'autant plus grand que l'on sera dans le noir", a souligné la préfète déléguée.
"Ce n'est pas la peine de prendre de risque. Nous sommes face à une problématique majeure qu'on n'a pas connue depuis plus de vingt ans. En 20 ans, l'urbanisation a changé, il y a plus de monde. Il faut que les gens s'en aillent des zones inondables", a-t-elle insisté.
Afin d'anticiper les besoins post ouragan, des équipes médicales de secours sont en cours d'acheminement vers Saint-Martin.
A Saint-Barth, lundi matin, de longues files d'attentes se sont formées devant les stations-services, et les habitants se sont massivement fournis en piles et en eau.
Beaucoup achevaient de couper et tailler les arbres autour des habitations, de ranger et sécuriser tout objet pouvant s'envoler, et de calfeutrer leurs fenêtres et leurs portes, sous un soleil de plomb.
Malgré la fermeture des classes, les enseignants ont été invités à se rendre dans les écoles pour sécuriser les locaux. Les bateaux ont quasiment tous quitté le port pour se mettre à l'abri au sud de la Guadeloupe.
Le centre équestre de Saint-Barth, Le Galop des Îles, a informé sur Facebook qu'il avait laissé ses chevaux en liberté, comptant sur leur instinct naturel de survie.
"Le risque, ce sont les gens qui habitent en bord de plage", a indiqué Narcisse Dupré-Paule, du service communication de la collectivité territoriale de Saint-Barthélémy.
Les autorités ont recommandé aux habitants du littoral de se faire héberger dans les terres ou de rejoindre l'un des trois abris sûrs de l'île. "Ici, c'est moins problématique qu'à Saint-Martin ou en Guadeloupe car nous n'avons pas de construction en tôle, les maisons sont globalement résistantes", poursuit Narcisse Dupré-Paule. "Mais c'est certain qu'il y aura du dégât".
La Martinique a été placée, lundi en début de soirée, en +vigilance orange pour mer dangereuse à la côte+, par Météo France qui prévoit "des vagues proches de 2,50 m en matinée de mardi" sur la côte atlantique.
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