Lu Siqing, fondateur de l'Information Centre for Human Rights and Democracy, une ONG basée à Hong Kong, s'est entretenu samedi par téléphone avec Liu Xia, jointe à son domicile pékinois, selon un communiqué de l'organisation faxé dimanche à l'AFP.
Lors de cette conversation d'une demi-heure dominée par les "larmes", Mme Liu, 56 ans, a expliqué d'une "voix très affaiblie" devoir suivre de lourds traitements d'antidépresseurs, rapporte Lu Siqing.
"Divers amis de Liu Xia ont confirmé qu'elle était de retour dans son appartement" dans la capitale chinoise, "et que son domicile restait surveillé par des gardes et des policiers habillés en civil", a précisé l'ONG dans un communiqué distinct.
Vivant en résidence surveillée depuis 2010 sans qu'aucune charge ne soit retenue à son encontre, Liu Xia avait assisté mi-juillet aux obsèques de son mari, mort d'un cancer du foie, selon des images diffusées alors par les autorités communistes.
Mais ses proches avaient ensuite été incapables d'entrer en contact avec elle au cours des semaines suivantes, ignorant même le lieu où elle résidait.
Liu Xia "est gardée au secret par les autorités chinoises dans un endroit inconnu", assurait début août l'avocat américain du couple Jared Genser, dans une plainte déposée auprès de l'ONU.
Dans ce contexte, un message vidéo posté en ligne mi-août, dans lequel Liu Xia assurait avoir besoin de temps pour "se réajuster", avait été accueilli avec circonspection. "Il est certain qu'elle a été forcée par les autorités à faire cette vidéo", avait jugé Hu Jia, dissident chinois et ami du couple.
Peu de détails étaient livrés par Lu Siqing sur les circonstances exactes du retour de Liu Xia à Pékin.
Mme Liu, par ailleurs, n'a pas réussi à obtenir qu'on lui remette l'urne funéraire ayant contenu les cendres de son mari, après que celles-ci aient été dispersées en mer, ajoute l'activiste hongkongais.
Liu Xiaobo est décédé le 13 juillet à l'âge de 61 ans dans un hôpital chinois, quelques semaines après avoir été placé en liberté conditionnelle pour raisons de santé. Il avait été condamné en 2009 à 11 ans de prison pour "subversion" pour avoir réclamé des réformes démocratiques en Chine --un combat récompensé en 2010 par le prix Nobel de la paix.
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