"Même si les panneaux peuvent être perçus comme véhiculant des stéréotypes dévalorisants pour les femmes, ou, pour quelques-uns d'entre eux, comme témoignant d'un goût douteux voire comme étant inutilement provocateurs, leur installation ne peut être regardée comme portant une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la dignité humaine", a estimé la plus haute juridiction administrative.
Or il lui aurait fallu constater une telle atteinte pour ordonner le retrait en urgence de l'installation, conformément aux règles de la procédure du "référé-liberté" engagée par le collectif féministe.
Quant au principe de l'égalité des femmes et des hommes, également invoqué par les "Effronté-e-s", il ne peut justifier un retrait forcé de l'installation, a précisé le Conseil d'Etat.
Il a par conséquent annulé la décision du tribunal administratif de Strasbourg, qui avait ordonné le 9 août le retrait de 65 silhouettes en contreplaqué de femmes et 60 silhouettes de divers accessoires, installées dans cette commune de 2.300 habitants à l'initiative de la municipalité.
Cette dernière avait fait appel, et des habitants avaient alors "adopté" ces images de femmes pour certaines légèrement vêtues et lascives, les installant sur leurs balcons ou dans leurs jardins.
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